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8.3 Notes et ré fé rences

Biographie[modifier]

Il perd sa mè re en 1847 et est confié à ses grands-parents. Mis en pension dè s 1852, il se montre é lè ve mé diocre, et se fait renvoyer en 1855. Pensionnaire au lycé e de Sens, il est marqué par le dé cè s de sa sœ ur Maria en 1857. À cette mê me é poque, il compose ses premiers poè mes d'adolescence, recueillis dans Entre deux murs, textes encore fortement inspiré s par Victor Hugo, Thé odore de Banville ou encore Thé ophile Gautier. La dé couverte des Fleurs du mal de Charles Baudelaire en 1860 est marquante et influence ses premiè res œ uvres. Cette mê me anné e, Mallarmé entre dans la vie active en devenant surnumé raire à Sens, «premier pas dans l'abrutissement» selon lui. En 1862, quelques poè mes paraissent dans diffé rentes revues. Il fait la connaissance d'une jeune gouvernante allemande à Sens, Maria Gerhard, né e en 1835, et quitte son emploi pour s'installer à Londres avec elle, ayant l'intention de devenir professeur d'anglais.

Ré formé du service militaire en 1863, Sté phane Mallarmé se marie à l'Oratoire de Londres avec Maria le 10 aoû t. Il obtient en septembre son certificat d'aptitude à enseigner l'anglais. En septembre, il est nommé au lycé e impé rial de Tournon (Ardè che), où il se considè re comme exilé. Il ne cesse durant cette pé riode de composer ses poè mes, comme Les fleurs, Angoisse, «Las d'un amer repos...». Durant l'é té 1864, Mallarmé fait la connaissance à Avignon des fé libres, poè tes de langue provenç ale: Thé odore Aubanel, Joseph Roumanille et Fré dé ric Mistral, avec qui il entretient une correspondance. Sa fille Geneviè ve naî t à Tournon le 19 novembre 1864. Il fut parallè lement professeur d'anglais dans cette ville ainsi qu'à Besanç on, Toulon et Paris durant la mê me pé riode1.

Sté phane Mallarmé

L'anné e suivante, il compose L'Aprè s-Midi d'un faune, qu'il espè re voir repré senter au Thé â tre-Franç ais, mais qui est refusé e. Il se lie avec le milieu litté raire parisien, notamment avec Leconte de Lisle et José -Maria de Heredia.

L'anné e 1866 marque un tournant pour Mallarmé: lors d'un sé jour à Cannes chez son ami Eugè ne Lefé bure, il traverse une pé riode de doute absolu qui dure jusqu'en 1869. Nommé professeur à Besanç on, il dé bute en novembre une correspondance avec Paul Verlaine. En 1867, alors qu’il est en poste à Avignon, il commence la publication de ses poè mes en prose et va plusieurs fois rendre visite à Fré dé ric Mistral à Maillane. Il dé bute en 1869 l'é criture d’Igitur, conte poé tique et philosophique laissé inachevé, qui marque la fin de sa pé riode d'impuissance poé tique dé buté e en 1866. En 1870, il se met en congé de l'instruction publique pour raisons de santé et se ré jouit de l'instauration de la Ré publique en septembre. Son fils Anatole naî t le 16 juillet 1871 à Sens et, Mallarmé ayant é té nommé à Paris au Lycé e Condorcet, la famille s'installe rue de Moscou.

En 1872, Mallarmé fait la connaissance d'un jeune poè te, Arthur Rimbaud, qu’il fré quente briè vement, puis, en 1873, du peintre É douard Manet, qu'il dé fend lorsque ses tableaux sont refusé s au Salon de 18742. C’est par Manet qu’il rencontre ensuite Zola. Mallarmé publie une revue, La Derniè re Mode, qui a huit numé ros et dont il est l'unique ré dacteur sous divers pseudonymes, la plupart fé minins. Nouveau refus des é diteurs en juillet 1875 de sa nouvelle version de L'Aprè s-Midi d'un faune, qui paraî t né anmoins l'anné e suivante, illustré e par Manet. Il pré face la ré é dition du Vathek de William Beckford. Dè s 1877, des ré unions hebdomadaires, devenues vite cé lè bres, se tiennent le mardi chez Mallarmé. Il fait la rencontre de Victor Hugo en 1878 et publie en 1879 un ouvrage sur la mythologie Les Dieux antiques. Cette anné e est marqué e par la mort de son fils Anatole, le 8 octobre 1879.

À partir de 1874, Mallarmé, de santé fragile, effectue de fré quents sé jours à Valvins prè s de Fontainebleau. Il loue pour lui et ses proches le premier é tage d'une ancienne auberge au bord de la Seine. Il finit par l'acqué rir et l'embellit de ses mains pour en faire son «home». Là, les journé es s'é coulent entre deux parties de pê che avec Nadar ou d'autres illustres hô tes, face à la forê t miroitant dans la Seine, et le poè te alors de dire: «J'honore la riviè re qui laisse s'engouffrer dans son eau des journé es entiè res sans qu'on ait l'impression de les avoir perdues.»

É douard Manet, Portrait de Sté phane Mallarmé, 1876

En 1884, Paul Verlaine fait paraî tre le troisiè me article des Poè tes maudits consacré à Mallarmé; cette mê me anné e, Joris-Karl Huysmans publie À rebours, dont le personnage principal, des Esseintes, voue une vive admiration aux poè mes de Mallarmé; ces deux ouvrages contribuent à la notorié té du poè te. Sté phane Mallarmé est nommé au lycé e Janson-de-Sailly. En 1885, il é voque l'explication orphique de la Terre. Son premier poè me sans ponctuation paraî t en 1886, M'introduire dans ton histoire. La version dé finitive de L'Aprè s-midi d'un faune est publié e en 1887. Un an plus tard paraî t sa traduction des poè mes d'Edgar Allan Poe.

De nouveau sa santé vacille en 1891; Mallarmé obtient un congé puis une ré duction d’horaire. Il fait la connaissance d’Oscar Wilde et de Paul Valé ry au pont de Valvins (ce dernier faillit s'y noyer...). Valé ry est un invité fré quent des Mardis mallarmé ens. En 1892, à la mort d'Eugè ne Manet, frè re d'É douard Manet, Mallarmé devient le tuteur de sa fille, Julie Manet - dont la mè re est le peintre Berthe Morisot. C'est à cette é poque que Claude Debussy dé bute la composition de sa piè ce Pré lude à l'aprè s-midi d'un faune, pré senté e en 1894. Mallarmé obtient sa mise à la retraite en novembre 1893, l'anné e suivante, en 1894, il donne des confé rences litté raires à Cambridge et Oxford. Deux anné es passent, le poè te assiste aux obsè ques de Paul Verlaine, dé cé dé le 8 janvier 1896, il lui succè de comme Prince des poè tes.

En 1898, il se range aux cô té s d'É mile Zola qui publie dans le journal L'Aurore, le 13 janvier, son article J'accuse en faveur du Capitaine Alfred Dreyfus (Voir l’Affaire Dreyfus). Le 8 septembre 1898, Mallarmé est victime d'un spasme du larynx qui manque de l'é touffer. Le soir mê me, il recommande dans une lettre à sa femme et à sa fille de dé truire ses papiers et ses notes, dé clarant: «Il n'y a pas là d'hé ritage litté raire...». Le lendemain matin, victime du mê me malaise, il meurt dans les bras de son mé decin, en pré sence de sa femme et de sa fille. Il est enterré auprè s de son fils Anatole au cimetiè re de Samoreau prè s de Valvins.

Regards sur son œ uvre[modifier]

En lisant Hegel, Mallarmé a dé couvert que si «le Ciel est mort», le né ant est un point de dé part qui conduit au Beau et à l'Idé al. À cette philosophie devait correspondre une poé tique nouvelle qui dise le pouvoir sacré du Verbe. Par le rythme, la syntaxe et le vocabulaire rare, Mallarmé cré e une langue qui ressuscite «l'absente de tous bouquets3». Le poè me devient un monde refermé sur lui-mê me dont le sens naî t de la ré sonance. Le vers se fait couleur, musique, richesse de la sensation, «concours de tous les arts suscitant le miracle». C'est avec Mallarmé que la «suggestion» devient le fondement de la poé tique antiré aliste et fait du symbolisme un impressionnisme litté raire. Son œ uvre est alors celle de l'absence de signification qui «signifie davantage» et le poè te cherche à atteindre les «splendeurs situé es derriè re le tombeau».

«La Poé sie est l'expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mysté rieux des aspects de l'existence: elle doue ainsi d'authenticité notre sé jour et constitue la seule tâ che spirituelle.»

«(...) Qui parle autrement que tout le monde risque de ne pas plaire à tous; mieux, de passer pour obscur aux yeux de beaucoup. (...) L'attrait de cette poé sie tient à ce qu'elle est vé cue comme un privilè ge spirituel: elle semble é lever au plus haut degré de qualité, moyennant l'exclusion de la foule profane, cette pure joie de l'esprit que toute poé sie promet4.»


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