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Les patois paysans
dans les campagnes, le franç ais n'a pas é volué à la mê me cadence que dans les villes. Et on y retrouve, soit dans la prononciation, soit dans l'emploi de certains termes, des vestiges hé rité s des anciens dialectes: d'où une multitude de patois qui ne varient pas seulement d'une province à l'autre, mais qui, à l'inté rieur d'une mê me ré gion, pré sentent des diffé rences souvent notables. Ces patois paysans appartiennent exclusivement à la langue parlé e. Cependant de nombreux é crivains, pour donner comme une saveur de terroir à certaines DE SUBDB de leurs œ uvres, n'ont pas hé sité à leur emprunter des mots, des tournures, tel ou tel accent particulier.
LA TORINE ET LE PÈ RE LELEU (parler berrichon)
En scè ne le pè re Leieu et Tonne (==Victorine), servante du pè re Lexandre (= Alexandre) qui vient de mourir.
LE PÈ RE LELEU (regardant le fauteuil, sentencieux). — Tout de mê me!, Ce vieux pè re Lexandre!.. Cré vingt-cinq1!.. Un bon homme, ma foi... Et
puis, bien corpore un homme fort ouvrier, fort avantageux en sa saison...
LA TORINE (s'essuyant les yeux avec colè re, et s'é loignant un peu tltl mannequin). — Un bon homme, ç a, pè re Leieu? Dites un vieux serpent, оui bien, un vieux crâ pi3 plus chagnard4 qu'un touffiot de ronces! Et juste au moment qu'il avait regret de sa chagnardise et de sa ladrerie! Tout juste au moment qu'il me disait: «Bonne Tonne, va-t'en qué rir le notaire que je te lè gue mon bien!»
LE PÈ RE LELEU. — Malheur!
LA TORINE (s'asseyant prè s de la table). — Ah! saintes gens, me v'Ia bien acamandé e5! Quoi que je vas devenir?.. (Elle laisse crever sa rancune) — J'ai servi treize anné es ce vieux couâ le6 sans seulement gagner une pistole de mes gages, et ce jourd'hui, le v'ià qui se laisse souffler autant dire comme une chandelle, sans rien dire, vieux grigou', si bien que j'ai pas seulement un é cu de trois francs en é conomie... Rien de rien, la vraie pauvreté, saintes gens! Me v'ià quasiment plus dé nudé e que quand je mhs entré e à son service; et, bien pire, je suis mal regardé e par toutes gens!
«Treize anné es que je nettoie sa bicoque, chaque jour du bon Dieu' Treize anné es que je lave sa vaisselle aussi doucement que si c'é tait mienne! Treize anné es que je trais sa vache et puis ses chieuvres8, que je fais des fromages et des lessives! Treize anné es que je bine ses blettes! Treize anné es que je travaille comme une perdue, quoi, comme si c'é tail mon bien à moi! Et tout ç a, tout ç a me glisse aux doigts comme si c'é tait des pois mouillé s! Tout! La maison, l'é curie, et les cent bosselé es10 de riche terre, et le ch'ti" bois de chê nes, et la vigne!.. Tout, quoi, tout!. (Sanglotant.) Faudra-t-il donc que j'aille de mon pied mendier les quignons de pain à travers la gouille12, comme une traî ne-guenille de misè re de rien du tout?.., (Elle laisse tomber sa tê te dans ses mains.) Ah! saintes gens, je suis-t-y malheureuse13*!
R. MARTIN DU GARD. Le Testament du Pè re Leieu (1920). Act 1 Примечания:
1. Juron intraduisible, où cré (== sacré) et vingt-cinq rappellent cet autre juron: vingt dieux! 2.B теле, крепкий. З. Жаба. 4. Более колючий. 5. И вот я в тяжелом положении 6. Ворон. 7. Скупердяй. 8. Коз. 9. Свеклу. 10. Буасселе — мера земли, которую можно засеять одним буассо (12, 5 л) зерна. 11. Маленький. 12. По грязи. 13. Экая я горемыч- ная!
Вопросы:
Eu quoi consiste la truculence de ce texte? Quelle image de la mentalité paysanne nous offre-t-ilf
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