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BLESSÉS EN 14-18
Les soldats de 14-18, c'est Georges Duhamel, dans un livre resté justement Pourtant, mê me aux pires moments de cette guerre, il subsistait des lueurs Une grande lassitude s'est emparé e de moi. Non, non, il ne fallait pas — Quoi? — De s'en aller. — On peut pas1 marcher.» Une affreuse amertume m'est monté e à la bouche: «Ah! ai-je fait, les — Faut pas, non, faut pas, ai-je ré pé té pour m'en convaincre. — — Où irait-on? — Je ne sais pas, mais on s'en irait, voilà! Ah! a-t-il fait dans un grand — C'est comme la guerre, ai-je dit, tu t'trouves en permission, c'est plus Le lourd silence est retombé sur nous. J'ai pensé à ce que je venais de Mais j'ai entendu la voix de «la Volige»5 qui me ré pondait: «Jamais, non, jamais ç a n'sera possible d'oublier ç a! — Pourquoi? ai-je dit, si on se souvenait toujours, on ne dormirait plus De penser qu'on aurait au moins le sommeil, ç a a dû lui redonner une «Tiens, a-t-il fait, j'vas6 t'dire c'qui va s'passer: on va rester encore un — Oh! oui, ai-je fait, illuminé, ç a sera eux... les brancardiers.... — Oui... Y9 nous prendront sur leur sommier à creux et pis10 «en route»... — Et puis le poste de secours.... — Les autos.... — Le train.... — L'train qui fume... et les p'tites dames qui viennent aux stations: — Avec des lits.... — Des lits avec des draps.... — Des vrais lits, quoi!» Il disait ç a, «la Volige», dans une sorte de sanglot de joie, dé jà il se «Ah! Lamaud... mon vieux Larnaud!..» Mais soudain il s'est tu; puis, Ce n'est que beaucoup plus tard dans la nuit qu'il a repris, «la Volige»: «C'quI2est terrible, c'est d'ê tre là, cloué, et de n'pouvoir rien faire. — Oui, ai-je ré pondu; sous le barrage13, encore, tu te baisses, tu te Alors il a dit ces mots naï fs, atroces: «Faut vraiment avoir l'habitude de vivre pour pas s'iaisser mourir!» Sur le moment, seul le mot «vivre» m'a frappé. Je m'y suis raccroché «Vivre!»... Dis donc, «la Volige», on vivra peut-ê tre encore! — Mais oui, mon gros, a-t-il fait comme un peu honteux de sa — C'est quelque chose, ai-je dit sentencieusement, de se dire ç a, de se — Des types qui achè tent leur journal...*» «De quoi qu't'as14 l'plus envie?» Ah! je le savais, de quoi j'avais le plus envie! Surtout, avant tout, de ne «Moi... c'est d'un bifteck aux pommes15... J'voudrais, comme ç a, entrer — Doré es... — Paille16, a-t-il fait comme s'il en avait dé jà plein la bouche.
— Moi, ai-je repris, j'aurai peut-ê tre plus droit à tout ç a avec mon — Mais si, a dit «la Volige», c'est pas une maladie qu' t'as, c'est une — C'est plus mauvais. — Non, a-t-il fait, une blessure c'est... c'est naturel.» Alors, naï vement, je me suis laissé aller à lui confier ce que j'avais sur «Ce que je voudrais, vois-tu, «la Volige», ç a serait d'avoir quelqu'un qui — Une femme? — Voilà. — Toi, a-t-il fait, tu as une idé e.» Oui, c'é tait bien une idé e, et seulement une idé e que j'avais. — T'as quelqu'un?» Alors j'ai dit «oui». J'ai menti, tellement j'avais besoin de le croire. Il «Tu lui mettras un mot quand c'est qu'tu s'ras18 à l'hô pital et elle viendra. — Oui, ai-je ré pé té fermement, elle viendra.» Il a eu alors ce mot admirable*: «Si tu crois qu'elle viendra, t'es pas un homme perdu.» PAUL VIALAR: Les Morts vivants (1947). 1. Suppression populaire de: ne. 2. Жаргонное выражение: доконала, свалила с ног. Вопросы: * La suite du ré cit ne justifie-t-elle pas ce propos? ** Par quel moyen les deux blessé s pat-viennent-ils à re prendre espoir et goû t à la vie? ***Qu'y a-t-il, en effet, d' «admirable» dans ce mot? LIBERTÉ paul ELUARD a é crit cette, -piè ce fameuse au cours des anné es d'occupation. Il Sur mes cahiers d'é colier Sur toutes les pages lues Sur les images doré es Sur la jungle et le dé sert Sur les nids et sur les genê ts Sur les merveilles des nuits Sur tous mes chiffons d'azur Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres4 J'é cris ton nom. Sur chaque bouffé e d'aurore Sur la mousse des nuages Sur les formes scintillantes Sur les sentiers é veillé s Sur la lampe qui s'allume Sur le fruit coupé en deux Sur mon chien gourmand et tendre Sur le tremplin de ma porte Sur toute chair accordé e Sur la vitre des surprises10 Sur mes refuges dé truits Sur l'absence sans dé sirs Sur la santé revenue Et par le pouvoir d'un mot Liberté *. PAUL É LUARD. Poé sie et Vé rité 1942. 1. Юные, цветущие и верные, как жених и невеста. 2. На клочках синего неба Вопросы: Pourquoi l'é crivain donne-t-il à cette piè ce la forme d'une litanie? — Quelle valeur
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