Ãëàâíàÿ ñòðàíèöà Ñëó÷àéíàÿ ñòðàíèöà ÊÀÒÅÃÎÐÈÈ: ÀâòîìîáèëèÀñòðîíîìèÿÁèîëîãèÿÃåîãðàôèÿÄîì è ñàäÄðóãèå ÿçûêèÄðóãîåÈíôîðìàòèêàÈñòîðèÿÊóëüòóðàËèòåðàòóðàËîãèêàÌàòåìàòèêàÌåäèöèíàÌåòàëëóðãèÿÌåõàíèêàÎáðàçîâàíèåÎõðàíà òðóäàÏåäàãîãèêàÏîëèòèêàÏðàâîÏñèõîëîãèÿÐåëèãèÿÐèòîðèêàÑîöèîëîãèÿÑïîðòÑòðîèòåëüñòâîÒåõíîëîãèÿÒóðèçìÔèçèêàÔèëîñîôèÿÔèíàíñûÕèìèÿ×åð÷åíèåÝêîëîãèÿÝêîíîìèêàÝëåêòðîíèêà |
Lucien Leuwen
Article dé taillé: Lucien Leuwen. Lucien Leuwen est le deuxiè me grand roman de Stendhal, é crit en 1834, aprè s le Rouge et le Noir. Ce roman est demeuré inachevé. Lucien Leuwen, jeune polytechnicien, est chassé de son é cole car il est soupç onné d’ê tre un saint-simonien. Son pè re, richissime homme d’affaires parisien, lui permet de devenir lieutenant, ce qui l’amè ne à partir pour Nancy. Le ré alisme chez Stendhal Stendhal n'a pas seulement «appliqué» une certaine esthé tique ré aliste: il l'a pensé e d’abord. Le ré alisme de Stendhal c’est aussi la volonté de faire du roman un «miroir» c’est-à -dire un simple reflet de la ré alité sociale et politique d’une é poque dans toute sa dureté. Stendhal a d'ailleurs é crit que «le roman, c’est un miroir que l’on promè ne le long d’un chemin». Dans Racine et Shakespeare, il assigne pour devoir à l'art romantique de faire un art qui sera en adé quation avec les goû ts et tendances des peuples. Le ré alisme de Stendhal c’est d’abord la volonté de peindre des faits capables d’inté resser ses contemporains (Monarchie de juillet dans Lucien Leuwen, Restauration dans Le Rouge et le Noir, dé faite et retour des Autrichiens dans La Chartreuse de Parme). En revanche, Stendhal dé peint avec un grand souci de ré alisme psychologique, les sentiments des personnages principaux. Il s’inspire mê me souvent des thé ories relatives à l’amour de son traité De l’amour et essaie de faire œ uvre de psychologue rigoureux. Son ami de longue date Prosper Mé rimé e le considé rait comme un remarquable observateur du cœ ur humain92. Et les sentiments amoureux sont dé peints avec beaucoup de soin: le narrateur expose longuement la naissance de la passion amoureuse et ses pé ripé ties, que ce soit entre Mme de Rê nal et Julien, Julien et Mathilde de La Mole, Lucien Leuwen et Mme de Chasteller ou Fabrice et Clé lia. Le ré alisme dans la peinture des mœ urs et de la socié té Le Rouge et le Noir et Lucien Leuwen sont une peinture acerbe de la socié té sous la Restauration, comme l'indique le sous-titre du roman Le Rouge et le Noir: «Chronique de 1830». Lucien Leuwen est le vaste tableau de la Monarchie de juillet. La Chartreuse de Parme est une peinture des mœ urs politiques dans les Monarchies italiennes du XIXe siè cle. Ces romans sont donc politiques non par la pré sence de longues ré flexions politiques (Stendhal qui s'est toujours refusé à l'«oratoire»93 rejette un tel procé dé et le compare à «un coup de pistolet au milieu d'un concert» dans Le Rouge et le Noir94) mais par la peinture des faits. Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme sont aussi des critiques acerbes de la position subordonné e de la femme: voir l’interpré tation fé ministe par Simone de Beauvoir des romans de Stendhal (in Le Deuxiè me Sexe). La peinture des mœ urs chez Stendhal ne se veut jamais impartiale mais critique: elle n’est pas motivé e par une volonté sociologique mais par le souci de faire tomber les faux-semblants et de montrer «la vé rité, l’â pre vé rité» (exergue du premier livre de Le Rouge et le Noir) de la socié té de son temps. Malgré son souci de ré alisme, il n’y a pas de descriptions dé taillé es de la ré alité maté rielle. Le narrateur, qui se mé fie de la description, dé crit à peine les lieux. La description de Verriè res au tout dé but du roman prend juste une page95 et sert d’introduction à une critique acerbe des habitants. On ne sait rien non plus de l’Hô tel de la Mole (Le Rouge et le Noir) ni de Milan ou bien du Châ teau du Marquis Del Dongo (La Chartreuse de Parme). Car la peinture des lieux est «fonctionnelle». Le narrateur dé crit le monde uniquement dans la mesure où c’est né cessaire à la compré hension de l’action. Si la prison de Fabrice est dé crite avec soin c'est qu'elle constitue un lieu essentiel pour l’action de La Chartreuse de Parme. Appartenant plutô t à une tendance modé ré e du romantisme (par opposition au romantisme flamboyant repré senté par Victor Hugo), le narrateur, qui a affirmé, dans Vie de Henry Brulard abhorrer la description maté rielle, lui pré fé rant des é lé ments descriptifs96, dé crit à peine les personnages: on ne sait quasiment rien des toilettes de Mme de Rê nal, de Mathilde ni des tenues de Julien, Lucien Leuwen ou Fabrice, juste la couleur des cheveux et quelques dé tails sur leur aspect, mentionné s trè s briè vement. Ainsi, Mathilde de La Mole est «extrê mement blonde et fort bien faite», et Julien «pensa qu'il n'avait jamais vu des yeux aussi beaux». Mais la peinture de la ré alité maté rielle se fait aussi discrè te à cause des particularité s du roman stendhalien. Ainsi, le thè me de l’argent est souvent lié à des personnages secondaires ou dé testables (M. de Rê nal, le Marquis Del Dongo): l’attention du lecteur se tourne plutô t vers les protagonistes principaux qui sont bien loin de tels soucis (Fabrice, Mme de Rê nal, Lucien Leuwen). Le roman stendhalien avance rapidement, alors que la description cré e une pause dans la narration. L’autre limite du «ré alisme» de Stendhal tient au romanesque, qui traverse tous ses romans. Le hé ros stendhalien est une figure romanesque. Le personnage de Julien est intelligent, ambitieux jusqu’à la folie, et nourrit une haine profonde pour ses contemporains. Fabrice est un jeune homme exalté et passionné. Lucien Leuwen est idé aliste et bien fait de sa personne. Ces personnages ont souvent à peine 20 ans. En outre, la politique dans La Chartreuse de Parme est nettement moins importante que dans Le Rouge et le Noir et Lucien Leuwen. C’est surtout l’histoire qui joue un rô le (Waterloo, arrivé e des troupes franç aises à Milan en 1796). Et encore elle est insé parable de l’action du roman. La Chartreuse de Parme a un caractè re romanesque nettement plus prononcé que les deux autres grands romans (voir les personnages de la Duchesse Sanseverina ou de Clé lia). Le ré alisme stendhalien se limite donc aux personnages secondaires (les personnages pré visibles) et non à ses personnages principaux, les personnages vrais, qui é chappent à la description97, ce qui ne sera pas le cas chez Zola.
|