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Pseudonymes
Stendhal par Henri Lehmann, 1841. Portrait facé tieux. Avant de signer Stendhal75, il a utilisé d'autres noms de plume, tels: Louis Alexandre Bombet76, ou Anastase de Serpiè re77. Seule L'Histoire de la peinture (1817) fut publié e sous son vrai nom. À partir de Rome, Naples, Florence (septembre 1817), c'est sous le pseudonyme de «M. de Stendhal, officier de cavalerie» qu'il publia ses œ uvres78. Ce nom de plume est inspiré d'une ville d'Allemagne «Stendal», lieu de naissance de l'historien d'art et arché ologue renommé à l'é poque Johann Joachim Winckelmann, mais surtout proche de l'endroit où Stendhal vé cut en 1807-1808 un moment de grande passion avec Wilhelmine de Griesheim. Ayant ajouté un H pour germaniser encore le nom, il souhaitait que l'on prononce «Standhal»79. Il use aussi de trè s nombreux pseudonymes dans ses œ uvres intimes et sa correspondance: Dominique, le plus intime, mais aussi Don Flegme, Giorgio Vasari, William Crocodile, Poverino… etc. L’un de ses correspondants, Prosper Mé rimé e, dira: «Jamais il n’é crivait une lettre sans signer d’un nom supposé»80. On dé nombre plus d’une centaine de pseudonymes utilisé s par Stendhal. «Tels de ces pseudonymes sont pour la parade, drô le, glorieuse ou tendre. Et d'autres sont des pseudonymes de fuite, pour se rendre invisible et se soustraire aux gê neurs81.» Maniè re de se cacher, de se mé fier du langage en tant que convention sociale ou dé sir d’ê tre un autre: «Je porterais un masque avec plaisir; je changerais de nom avec dé lices. (…) mon souverain plaisir serait de me changer en un long Allemand blond, et de me promener ainsi dans Paris82.» Selon Jean Starobinski qui consacre un chapitre aux pseudonymes de Stendhal dans l’Oeil vivant, «le dé sir de paraî tre et le dé sir de disparaî tre font partie en lui d’un mê me complexe83.» Il pré cise: «(le pseudonyme) n'est pas seulement une rupture avec les origines familiales ou sociales: c'est une rupture avec les autres84.», et, plus loin: «(il) permet à Stendhal la pluralité des «moi», qui lui permet de se ré volter contre une identité imposé e du dehors. Et puisque le nom est situé symboliquement au confluent de l'existence pour soi et de l'existence pour autrui, le pseudonyme le rend à l'intime exclusivement, elle lui offre la possibilité de voir sans ê tre vu, fantasme de Stendhal85.» Il prend l’habitude aussi de changer les noms des personnes dont il parle dans ses lettres et journaux, afin, qu’en cas de publication, ils ne soient pas reconnus, ou par simple goû t du cryptage et du jeu. Avancer masqué lui permet d’ê tre vrai86. Car «pour lui, la liberté d'agir n'est concevable que dans l'insubordination: c'est pourquoi il recourt au pseudonyme qui lui rend les mains libres85.»
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