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Arthur Rimbaud en 1872






Cependant la vie de Paul Verlaine se complique durant la pé riode troublé e de la Commune de Paris que soutient le jeune poè te qui s'est engagé dans la garde nationale. Il fuit Paris pour é chapper à la ré pression versaillaise et est radié de l'administration. Sa vie sans horizon devient tumultueuse aprè s la rencontre en septembre 1871 d'Arthur Rimbaud avec lequel il va vivre une relation amoureuse conflictuelle jusqu'en 18736. Ruinant son mariage avec Mathilde qu'il frappe et qui entame une procé dure de sé paration qui sera prononcé e le 24 avril 1874 (le divorce sera prononcé en 1885: la loi Naquet qui le ré tablit date du 27 juillet 1884), Paul Verlaine vit par intermittence avec Arthur Rimbaud: leur homosexualité affiché e fait scandale et la violence de Rimbaud cré e aussi le tumulte dans le cercle des poè tes zutiques où Verlaine l'a introduit, et finalement «le pauvre Lelian» (anagramme de Paul Verlaine) comme il se nomme lui-mê me, part pour Londres avec «l'é poux infernal» en juillet 1872, sa femme rompant de fait dé finitivement avec lui5. Durant des mois de vie errante en Angleterre et en Belgique qui nourriront le recueil Romances sans paroles se succè dent sé paration et retrouvailles avec Rimbaud d'une part et tentatives de retour à sa famille où sa mè re ne l'abandonne pas. L'é pisode Rimbaud s'achè ve par les coups de revolver de Paul Verlaine qui, à Bruxelles, lors d'une dispute le 9 juillet 1873, blesse superficiellement Arthur au poignet gauche: inculpé pour son geste et stigmatisé pour son homosexualité, il est condamné à deux ans de prison le 8 aoû t 1873 mê me si Rimbaud a retiré sa plainte. La sentence est confirmé e en appel le 27 aoû t 1873 et Verlaine est incarcé ré à la prison de Bruxelles7. À la prison de Mons où il est transfé ré en octobre 1873, Verlaine retrouve la foi catholique et é crit des poè mes qui prendront place dans ses derniers recueils Sagesse (1880), Jadis et Naguè re (1884) et Parallè lement (1889).

Libé ré en janvier 1875 avec une remise de peine de presque une anné e pour bonne conduite, Verlaine tente en vain une ré conciliation avec Mathilde et passe deux jours et demi avec Rimbaud à Stuttgart «reniant son dieu»: c'est leur derniè re rencontre et Rimbaud remet à Verlaine le texte des Illuminations que Verlaine fera publier en 18868.

La pé riode Lucien Lé tinois (1877-1883)[modifier]

Juniville, Musé e Verlaine

En mars 1875, Verlaine s'installe à Londres comme professeur de grec, latin, franç ais et dessin, et passe ses vacances avec sa mè re. Il rencontre Germain Nouveau, un ancien ami de Rimbaud et enseigne ensuite dans diffé rentes villes anglaises avant de revenir en France en juin 1877. À la rentré e d'octobre, il occupe un poste au collè ge Notre Dame de Rethel, où il entame une liaison é quivoque avec un de ses é lè ves, Lucien Lé tinois. Chassé s du collè ge en septembre 1879, Paul et Lucien partent pour l'Angleterre, où Verlaine enseigne de nouveau. Ils reviennent en France et s'installent en mars 1880 à Juniville, dans le sud du dé partement des Ardennes, où Paul Verlaine achè te avec l'argent de sa mè re une ferme pour les parents de Lucien, fermiers au village voisin de Coulommes-et-Marqueny; c'est un é chec et le poè te revend la proprié té à perte en janvier 1882 (l'auberge, en face de l'endroit où il demeurait, est aujourd'hui un musé e Verlaine). Leur aventure devient incertaine: Lucien part avec ses parents qui emmé nageront finalement à Ivry-sur-Seine et Paul rentre à Paris. La mort de Lucien Lé tinois à 33 ans, frappé par la fiè vre typhoï de, en avril 1883, met un point final à l'é pisode: Verlaine, dé sespé ré de la perte de son «fils adoptif», lui consacrera 25 poè mes placé s à la fin du recueil Amour (1888)9.

La dé ché ance[modifier]

Paul Verlaine en 1890 (Portrait par Eugè ne Carriè re

Rentré à Paris en 1882, Verlaine essaie en vain de ré inté grer l'administration mais il renoue avec les milieux litté raires et publie en 1884 son essai remarqué sur les Poè tes maudits et le recueil Jadis et naguè re qui reprend des poè mes é crits une dé cennie plus tô t et que couronne Art poé tique, publié en revue en 1874 où Verlaine revendique un art «Sans rien en lui qui pè se ou qui pose». Il est alors reconnu comme un maî tre et un pré curseur par les poè tes partisan du symbolisme ou du dé cadentisme, et dans son roman À rebours paru en 1884, J.-K. Huysmans lui ré serve une place pré é minente dans le Panthé on litté raire de Des Esseintes. À partir de 1887, sa cé lé brité dé passe mê me les cercles litté raires: le jeune compositeur Reynaldo Hahn chantera dans le salon d'Alphonse Daudet, devant le poè te, son premier cycle de mé lodies, les Chansons grises, qui regroupe sept poè mes de l'auteur10. En 1894, il est dé signé comme «Prince des Poè tes» mais sa figure est celle de la dé ché ance physique et sociale.

Dé truit par l'alcool et les crises de violence (il fera un mois de prison en 1885 pour avoir une nouvelle fois tenté d'é trangler sa mè re prè s de laquelle il vit toujours et qui mourra le 21 janvier 1886), vivant des amours «misé rables»11, il a une fin de vie de quasi-clochard, entre café s et hô pital, soutenu par quelques subsides publics ou privé s et donnant quelques confé rences. Il ne produit plus guè re que des textes d'occasion comme des poè mes é rotiques. Il meurt d'une congestion pulmonaire le 8 janvier 1896 à 51 ans au 39 rue Descartes dans le Ve arrondissement de Paris12. Ses obsè ques ont lieu le 10 janvier 1896 en l'é glise Saint-É tienne-du-Mont et il est inhumé dans la 20e division du cimetiè re des Batignolles à Paris, une zone qui se trouve actuellement en dessous du boulevard pé riphé rique. En 1989, sa tombe a é té transfé ré e dans la 11e division, en premiè re ligne du rond-point central.

Avec cette vie en complè te rupture avec la morale bourgeoise de son temps, Paul Verlaine est devenu une figure emblé matique du poè te maudit, comme Arthur Rimbaud qu'il a fait connaî tre et qui est mort le 10 novembre 1891.

L’œ uvre de Paul Verlaine[modifier]

Verlaine photographié par Dornac

Musé e Carnavalet de Paris

Paul Verlaine est avant tout un poè te: son œ uvre offre moins d'une dizaine de courts recueils publié s entre 1866 et 1890, mais les poè mes ont é té é crits pour l'essentiel avant 1880, c'est-à -dire entre 22 et 35 ans. Les textes ulté rieurs sont trè s iné gaux et souvent de caractè re alimentaire.

Ses textes en prose sont tardifs et surtout autobiographiques (Les Mé moires d'un veuf, 1886, Mes Hô pitaux, 1891, Mes Prisons 1893). Son essai sur Les Poè tes maudits (1884) tient cependant une grande place par les dé couvertes qu'il contient: Tristan Corbiè re, Arthur Rimbaud et Sté phane Mallarmé, et dans la seconde é dition, parue en 1888, Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l'Isle-Adam et Pauvre Lelian (anagramme de Paul Verlaine).

La carriè re poé tique de Paul Verlaine s'ouvre avec les Poè mes saturniens de 1866, bref recueil de 25 poè mes qui rencontre peu d'é cho13 mais Verlaine s'annonce comme un poè te à la voix particuliè re, jouant subtilement sur les mè tres pairs et impairs, les rythmes rompus et les formes courtes dont le sonnet. Se plaç ant sous la sombre é gide de Saturne, il cultive une tonalité mé lancolique qui fait de certains poè mes des incontournables de la poé sie lyrique («Mon rê ve familier», «Soleils couchants», «Promenade sentimentale», «Chanson d’automne»14). Fê tes galantes de 1869, composé de 22 poè mes aux mè tres rapides et aux strophes peu nombreuses et courtes, se pré sente au premier abord comme un recueil de fantaisies à la maniè re de Watteau dans lesquelles Verlaine multiplie les jeux de prosodie, mais le sentiment de l'é chec et de la vanité des jeux amoureux des petits marquis et des Colombines colore peu à peu le recueil, jusqu'au poè me final, le cé lè bre «Colloque sentimental» où «Dans le vieux parc solitaire et glacé (…) /L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.»15.

La Bonne chanson paraî t en 1872, mais l'é dition é tait prê te dè s 187016. Il s'agit de 21 poè mes dé dié s à sa fiancé e Mathilde et é crits pendant l'hiver 1869 et au printemps 1870 qui constituent «une chanson ingé nue», plutô t convenue et sans doute un peu miè vre17. Citons en exemple une strophe du poè me XIX: «Donc, ce sera par un clair jour d’é té: /Le grand soleil, complice de ma joie, /Fera, parmi le satin et la soie, /Plus belle encor votre chè re beauté».

Il n'en va pas de mê me des poè mes é crits dans les anné es du tumulte qu'apporte Arthur Rimbaud dans la vie de Paul Verlaine: une part de ceux-ci est regroupé e dans Romances sans paroles, bref recueil de 21 courts poè mes, qui est publié en 1874 pendant son sé jour en prison en Belgique. Une touche nouvelle apparaî t, plus dynamique avec des instantané s nourris des souvenirs amoureux et des impressions reç ues lors de la vie errante avec «l'homme aux semelles de vent» en Belgique et en Angleterre («Quoi donc se sent? /L’avoine siffle. /Un buisson gifle /L’œ il au passant.» «Charleroi»). Les sous-titres comme «Ariettes oublié es» ou «Aquarelles» renvoient à des mé lodies lé gè res («Il pleure dans mon cœ ur /Comme il pleut sur la ville», «Ariettes oublié es», III) et à des «choses vues», Verlaine notant comme un peintre impressionniste la correspondance entre les é tats d'â me et les paysages18: «L’ombre des arbres dans la riviè re embrumé e /Meurt comme de la fumé e, /Tandis qu’en l’air, parmi les ramures ré elles, /Se plaignent les tourterelles. / Combien, ô voyageur, ce paysage blê me /Te mira blê me toi-mê me, /Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillé es /Tes espé rances noyé es!» Romances sans paroles, «Ariettes oublié es», IX.

Sagesse (1881) comporte un plus grand nombre de poè mes plus amples (47) et montre une autre voie. Verlaine revient sur son parcours douloureux avant de montrer sa transformation mystique19 quand il retrouve la foi catholique («Ô mon Dieu vous m'avez blessé d'amour», II, 1) sans faire disparaî tre son mal de vivre («Je ne sais pourquoi/Mon esprit amer /D'une aile inquiè te et folle vole sur la mer.» Sagesse, III, 7, qui associe des vers impairs de 5, 9 et 13 syllabes et la fonction du refrain) avec une grande force suggestive («Et l’air a l’air d’ê tre un soupir d’automne, /Tant il fait doux par ce soir monotone /Où se dorlote un paysage lent.» (Le son du cor s’afflige vers les bois… III, 9).


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