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Текст 12
INCIDENT DE LA CIRCULATION
Un jour où, conduisant ma voiture, je tardais une seconde à dé marrer au feu vert, pendant que nos patients concitoyens dé chaî naient sans dé lai leurs avertisseurs dans mon dos, je me suis souvenu soudain d'une autre aventure, survenue dans les mê mes circonstances. Une moto- cyclette conduite par un petit homme sec, portant lorgnons et pantalons de golf, m'avait doublé et s'é tait installé e devant moi, au feu rouge. En stoppant, le petit homme avait calé son moteur1 et s'é vertuait en vain à lui redonner souffle. Au feu vert, je lui demandai, avec mon habituelle politesse, de ranger sa motocyclette pour que je puisse passer. Le petit homme s'é nervait encore sur son moteur poussif2. Il me ré pondit donc, (...) d'aller me rhabiller3. J'insistai, toujours poli, mais avec une lé gè re nuance d'impatience dans la voix. (...) Pendant ce temps, quelques avertisseurs commenç aient, derriè re moi, de4 se faire entendre. Avec plus de fermeté, je priai mon interlocuteur d'ê tre poli et de considé rer qu'il entravait la circulation. L'irascible personnage, exaspé ré sans doute par la mauvaise volonté, devenue é vidente, de son moteur, m'informa que si je dé sirais ce qu'il appelait " une dé rouillé e" 5, il me l'offrirait de grand cœ ur. Tant de cynisme me remplit d'une bonne fureur et je sortis de ma voiture dans l'intention de frotter les oreilles de ce mal em- bouché 6. Je ne pense pas ê tre lâ che (mais que ne pense-t-on pas!), je dé passais d'une tê te mon adversaire, mes muscles m'ont toujours bien
| servi. Je crois encore maintenant que la " dé rouillé e" aurait é té reç ue plutô t qu'offerte. Mais j'é tais à peine sur la chaussé e que, de la foule qui commenç ait à s'assembler, un homme sortit, se pré cipita sur moi, vint m'assurer que j'é tais le dernier des derniers et qu'il ne me permettrait pas de frapper un homme qui avait une motocyclette entre les jambes et s'en trouvait, par consé quent, dé savantagé. Je fis face à ce mousquetaire et, en vé rité, ne le vis mê me pas. A peine, en effet, avais-je la tê te tourné e que, presque en mê me temps, j'entendis la motocyclette pé tara- der de nouveau et je reç us un coup violent sur l'oreille. Avant que j'aie eu le temps d'enregistrer ce qui s'é tait passé, la motocyclette s'é loigna. É tourdi, je marchai machinalement vers d'Artagnan7 quand, au mê me moment, un concert exaspé ré d'avertisseurs s'é leva de la file, devenue considé rable, des vé hicules. Le feu vert revenait. Alors, encore un peu é garé, au lieu de secouer l'imbé cile qui m'avait interpellé, je retournai docilement vers ma voiture et je dé marrai, pendant qu'à mon passage l'imbé cile me saluait d'un " pauvre type" 8 dont je me souviens encore.
ALBERT CAMUS. La Chute.
Примечания:
1. 11 avait, d'un geste maladroit, arrê té brutalement son moteur. 2. Работающий с перебоями (так обычно говорят о запыхавшемся человеке). 3. Жарг. Он послал меня (разг il m'envoya promener). 4. Или: à se faire entendre. 5. Жарг Получить по морде. 6. Прост. Невежа, хам, грубиян. 7. Герой романа А.Дюма-отца " Три мушкетера". 8. Прост Ничтожество, дурак и т.п. в зависимости от контекста.
III
ПАРИЖАНЕ У СЕБЯ ДОМА
ТЕКСТ 13
LE PARISIEN
Tracé dans la seconde moitié du XIX-е siè cle, ce portrait du Parisien reste encore assez vrai.
Quand on trouve un homme qui traverse, sans se presser, la cohue1 des voitures du boulevard Montmartre, qui fait sa carte2 au restaurant en une minute, qui connaî t le bureau de tabac où sont les meilleurs cigares, qui sait les nouvelles avant d'avoir lu les journaux et qui appelle tout le monde " cher ami"; quand on l'a jugé et reconnu pour un ê tre ordinaire- ment sceptique, mais susceptible d'un fol enthousiasme; d'une activité dé vorante, mais toujours prê t pour une flâ nerie; é lé gant, mais né gligé; bienveillant, mais é goï ste; ayant le mot mé chant et la poigné e de main facile; sympathique en somme et aimable, malgré ses vices, —on dit de lui: «C'est un Parisien». Eh bien! on se trompe. Ce n'est qu'un homme qui vit à Paris, et si on l'interroge sur son origine on est tout surpris d'apprendre qu'il est d'Amiens ou de Carcassonne...
Mais un vrai Parisien, né à Paris, de parents parisiens eux-mê mes, ayant grandi là et y ayant passé à peu prè s toute sa vie, c'est une exception. Ce Parisien-là pourra ressembler à l'autre; mais il y aura entre eux une diffé rence essentielle. Le provincial importé dans la grand-ville s'y plaira et y restera parce qu'il y poursuit son goû t du confortable, parce qu'il y contente ses ambitions, parce qu'il y satisfait ses besoins de plaisir; mais au fond du cœ ur, il la considè re toujours comme un champ de bataille, une auberge et un mauvais lieu; et s'il a du chagrin, s'il ressent de la fatigue, s'il tombe malade, c'est à sa ville natale, c'est à sa province lointaine qu'il ira demander la consolation, le repos ou la santé. Le vrai Parisien au contraire aimera Paris comme une patrie; c'est là que l'attachent les invisibles chaî nes du cœ ur et s'il est forcé de s'é loigner pour un peu de temps, il é prouvera, comme Madame de Staë l, la nostalgie de son cher ruisseau de la rue du Bac.
FRANÇ OIS COPPÉ E (1842-1908). Souvenirs d'un Parisien.. Примечания:
1. Шумный поток машин. 2. Выбирает меню. 3. Мадам де Сталь (1766— 1817) — французская писательница, положившая начало развитию романтизма во Франции.
ТЕКСТ 14
VISITE D'UN APPARTEMENT
Ce texte vaut encote aujourd'hui, car, aprè s une pé riode de pé nurie, on trouve de nouveau des appartements à louer.
Un jour de dé cembre 26, Jallez se trouvait sur le trottoir sud du boulevard Haussmann, entre la rue Auber et la Chaussé e d'Antin. (...) Il venait d'entrer dans beaucoup de maisons et d'ê tre é conduit1 sans beaucoup d'é gards, comme un qué mandeur2 aux intentions suspectes. Il regardait les faç ades, les appré ciait suivant Dieu sait quels indices, se demandait s'il devait entrer. A gauche d'une porte cochè re, profitant du soleil hivernal, un concierge d'une soixantaine d'anné es, bardé 3 de tricots, é tait assis, son journal à la main. Il observait le manè ge de Jallez. Il lui dit d'une voix bienveillante:
" Vous cherchez peut-ê tre un appartement? — Mais oui... Vous en avez un dans la maison? "
Le concierge hé sita, examina Jallez, comme si de cet examen sa ré ponse dû t dé pendre. Puis:
" Il vous faut quelque chose de grand? — Ma foi non! "
Le concierge se leva, posa son journal sur la chaise.
«Venez toujours avec moi. Je vais vous montrer quelque chose. Ç a n'est pas qu'à proprement parler ç a soye5 encore libre. Vu que6 c'est censé ment7 promis à une personne. Mais enfin, ç a ne vous coû te rien de voir.»
Pendant qu'ils montaient l'escalier, le concierge commenç a de donner quelques dé tails sur le local. Il é tait situé au dernier é tage, c'est- à -dire au sixiè me. " Il n'y a pas d'ascenseur? — Si. Mais il est en ré paration. C'est pourquoi je vous fais prendre l'escalier."
Le concierge continua d'expliquer: l'appartement n'é tait pas du type ordinaire. Il se composait d'une assez grande piè ce, d'une autre beaucoup plus petite, où il y avait place pour coucher, et d'une troisiè me si petite qu'il é tait plus juste de l'appeler un cabinet. La grande piè ce qui avait, outre les fenê tres, des vitrages sur le cô té et dans le haut, avait é té primitivement conç ue comme atelier d'artiste. (...)
«Y a-t-il une cuisine, une salle de bains, et le chauffage?
— Oui, oui... Dame8, la cuisine, on peut juste s'y retourner. Et elle ne prend jour que par une tabatiè re9 Mais vous savez, une tabatiè re, en proportion, ç a donne plus de lumiè re qu'une fenê tre. Et ç a ne mange10 pas de place. Vous avez le gaz, naturellement. La salle de bains a é té installé e par un locataire autrefois. Ç a n'est pas tout ce qu'il y a de
moderne". L'é mail de la baignoire est amoché 12 par endroits. Mais les appareils fonctionnent. — Au gaz probablement?
— Oui, au gaz. Je puis vous assurer que le chauffe-bains est en rè gle. Il a é té revu par le plombier; le printemps dernier. (...) — Et le chauffage?
— C'est un chauffage à la vapeur. Les appareils aussi sont en bon é tat.» La conversation pouvait se dé velopper à l'aise. Le concierge montait
les é tages lentement; et à chaque palier, il s'arrê tait une ou deux minutes pour souffler.
«Il y a un nombre de radiateurs suffisant? Car la grande piè ce, avec ses vitrages, doit ê tre difficile à chauffer?
— Bah! vous avez cinq radiateurs en tout dans l'appartement; trois rien que dans la grande piè ce1', et de taille14. Je vous dis, moi, que la plupart du temps vous crè verez de chaleur15, et que vous serez obligé d'ouvrir. (...)
— Et le chauffage fonctionne combien de mois dans l'anné e?
— Là encore, vous avez de la chance. Le grand appartement du second est occupé par un monsieur qui est un richard... qui est, de.plus, ami du proprié taire. Il a fait mettre dans son bail qu'il serait chauffé du 15 octobre au Î 5 avril. Alors, n'est-ce pas, pour le chauffer lui, on est obligé de chauffer toute la maison.»
JULES ROMAINS. Les Hommes de Bonne Volonté.. Примечания:
1. Откуда его выпроваживали, выгоняли... 2....как попрошайку. 3. Облачен- ный. 4. Маневр, действия. 5. Au lieu de «soit» (langage populaire). 6. Поскольку, учитывая, что. 7. Прост. Почти. 8. Разговорное междометие (от " par Notre- Dame"). 9. Слуховое Окно с подъемной рамой. 10. Pop. = prend. 11. Ce qu'il y a de plus moderne. 12. Жарг. Попорчена. 13. Три — только в большой комнате (Rien que: Fam. = seulement) 4. Очень большие. 15. Прост. Вы будете умирать (загибаться) от жары.
ТЕКСТ 15
LE CONCIERGE
(Dialogue avec un Anglais.)
(L'ami anglais): " A quoi peut bien servir ce fonctionnaire de bas é tage' dont nous nous passons si bien?
— Mais nul n'est plus utile. Il garde la maison, nettoie l'escalier, renseigne tes amis, si tu le dé sires, sur l'heure à laquelle tu rentreras, il te transmet leurs messages, il reç oit en ton absence les paquets qui te sont destiné s, monte tes bagages, fait suivre tes lettres, enfin te rend mille services. Ainsi par exemple, tu vas chez un ami aprè s le dî ner. Quand tu redescends de son appartement, mettons à onze heures et demie du soir, s'il n'existe pas de bouton inté rieur pour ouvrir la porte, tu prononces la formule incantatoire2: " Cordon, s'il vous plaî t! " 3
— Comment?
— C'est la version moderne de " Sé same, ouvre-toi! " 4 et la porte s'entrebâ ille comme une marenne5. Eh bien, c'est le concierge qui a tiré le cordon, à moins, s'entend6 qu'il ne soit sourd.
— Celui de la maison que j'habite n'est point sourd, ni muet, mais je lui reproche une allure, comment dirais-je? enfin plus dé gagé e7 et plus indé pendante que celle de nos serviteurs anglais.
— Tu as sans doute raison. Tu trouveras rarement chez nos domestiques cette attitude de respect humble et soumis qu'ils revê tent en mê me temps que la livré e8 dans les bonnes maisons de chez vous.
— Oui, j'ai toujours un peu l'impression qu'ils se souviennent que c'est leur grand-pè re qui a pris la Bastille9. Enfin, je me rends compte tout de mê me que le concierge n'a pas un rô le purement dé coratif.»
D'aprè s fé lix de grand'combe. Tu viens en France. P. U. F.
Примечания:
1. Игра слов: «é tage» в прямом значении — комнатка консьержки, находящаяся на первом этаже; в переносном смысле — намек на низкое социальное положение консьержки. 2. Une incantation — магическая формула, заклинание (его произносили нараспев. Отсюда корень данного слова: сам-). 3. Раньше, чтобы отпереть дверь подъезда, консьержка дергала за специальную веревку. Теперь для того, чтобы войти и выйти, достаточно нажать электрическую кнопку, но люди еще пользуются старой формулой: «Cordon, s'il vous plaî t!», чтобы попросить консьержку открыть дверь. 4. Заклинание, с помощью которого можно открыть дверь в пещеру Али-Бабы в сказках " Тысячи и одной ночи". 5. Мареннская устрица (Маренн находится в департаменте Приморская Шаранта). 6. Естест- венно, конечно. 7. Более свободную, непринужденную. 8. Ливрея. 9. И они гордятся этим.
ГРАММАТИКА___________________________
ОТНОСИТЕЛЬНЫЕ МЕСТОИМЕНИЯ (LES PRONOMS RELA TIFS)
I — Напомним, что местоимение qui с предлогом может иметь антецедентом только одушевленное существительное, тогда как auquel, à laquelle, и т д могут употребляться как после одушевленных существи- тельных, так и после неодушевленных:
L'homme À QVl j'ai parlé, AUQUEL j'ai parlé, — La chose A LAQUELLE je pense
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