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BRUITS D'ILE-DE-FRANCE
Longtemps, en arrivant le soir de la ville, dans l'extraordinaire sile- nce, aprè s le tintamarre parisien, regardant de la terrasse la prairie, je me croyais devenu sourd, ayant cessé d'entendre, tout à coup. Puis, au loin, un oiseau chantait, et son cri me faisait plaisir, je n'avais pas perdu le sens de l'ouï e; c'é tait seulement que tout se taisait alentour. (...)
Du plus loin du temps, j'é coute ces bruits villageois qui jamais n'ont cessé de me plaire ni de m'é mouvoir: le pas d'un cheval sur la route, le roulement d'un tombereau, la pluie d'averse sur les feuilles, ou dans la gouttiè re1 ce torrent; par beau temps le matin, la faux que le faucheur affû te2 ou le rasement du fer tranchant l'herbe, ou le râ teau du jardinier dans les cailloux de la terrasse; l'aboi3 d'un chien, le cri d'un coq; la forge autrefois — car le maré chal-ferrant comme le bourrelier se fait rare, tout autant que le cavalier, martelant de son trot le sol dur. L'é té, il y a la batteuse, et la pulsation du moteur, le clairon dans ses exercices du samedi; et l'hiver ces bruits d'assassin que font les bû cherons dans les arbres, la cogné e à toute volé e dans les troncs, et l'é croulement du gé ant jusqu'à é branler dans son tré fonds le coin de terre où il s'abat...
En tout temps, l'avion maintenant familier nous dit l'heure, comme autrefois le petit train. Quel bonheur, il fera beau demain: j'entends dans la nuit pure et resplendissante le roulement des trains de Valmondois, et c'est que le vent est à l'est. Un remorqueur, aussi, sur l'Oise ou sur la Marne, fait longuement retentir sa lointaine plainte enroué e. Et du plus haut des bois, ce trille4 é perdu, ces cris, ces roulades5, c'est le rossignol, et la nuit est toute remplie de son dé licieux vacarme. Les cloches aussi entrent en jeu, à. leur heure, ou si elles sonnent à l'improviste, c'est pour annoncer une fê te, un mariage, un baptê me, une mort où la guerre. Deux fois, dans mon petit village, je leur aurai entendu6 sonner le tocsin7. Et deux fois, elles ont sonné pour les miens, mon pè re et ma mè re. Dans mille ans, je reconnaî trais l'accent qu'elles avaient ces jours-là.
Emile Henriot. Ile-de-France. Hachette. Примечания:
1. В водосточной трубе. 2. Точит, отбивает косу. 3. Чаще употребляется сущеегвительное aboiement. Но " aboi" имеет большую экспрессивную нагрузку. 4. Трель. 5. Рулады. 6. Remarquer ce futur anté rieur. 7. Набат — бой колокола, возвещающий о войне или пожаре.
ГРАММАТИКА___________________________
СПОСОБЫ ВЫРАЖЕНИЯ УСЛОВИЯ И ПРЕДПОЛОЖЕНИЯ (L'EXPRESSION DE LA CONDITION, DE LA SUPPOSITION)
1. (a) С помощью союза si + indicatif: (глагол главного предложения может быть в indicatif или в conditionnel):
SI TU PRÊ TES l'oreille, tu entendras les bruits du village.
SI TU PRÊ TAIS l'oreille, tu entendrais les bruits du village. (Предположение с малой долей уверенности.)
(б) С помощью союзов: à condition que, pourvu que, à moins que... Inel... — à supposer que, en admettant que + subjonctif:
À CONDITION QUE VOUS EN AYEZ le temps, vous visiterez l'Ile- de-France. — À MOINS QU'IL [NE] PLEUVE, je visite un coin de l'Ile-de-France.
(в) С помощью союзов: аи cas où, dans le cas où, pour le cas où + conditionnel:
AU CAS OÙ TU IRAIS dans la forê t de Fontainebleau, tu ne regretterais pas cette promenade.
N.B. — 1) Второе условное придаточное предложение после придагоч- ных предложений типа а) и б) вводится союзом et que + subjonctif: si tu es libre ET QUE TU LE VEUILLES BIEN, nous visiterons...
2) Второе придаточное предложение, выражающее предположение, после придаточного предложения типа в) вводится союзом: et où + conditionnel: au cas où tu serais libre ET OÙ TU SORTIRAIS...
3) Предлоги à condition de, à moins de сопровождаются инфинитивом. В этом случае глаголы главного и придаточного предложений относятся к одному и тому же подлежащему:
A CONDITION D'EN AVOIR le temps, vous visiterez l'Ile-de-France.
УПРАЖНЕНИЯ
I) Замените союз «si» на: pourvu que, à condition que: S'il s'é tait levé un peu plus tô t, il n'aurait pas manqué l'avion. — Nous irons en promenade, mais seulement s'il ne pleut pas. — 1l accepte de venir vous voir, si vous l'invitez. — On vous laissera monter dans l'avion si vos papiers sont en rè gle. — Je m'arrê terai à New York, si j'ai un peu de temps. — Cet enfant, si on l'avait un peu aidé, aurait fort bien travaillé.
II) Замените: excepté si..., sauf si..., que si... на: à moins que... ne. — или à moins de: Je prendrai des vacances, sauf si j'ai du travail. — Nous sortions tous les jours, excepté si le temps é tait maussade. — La visite du châ teau est interdite, sauf si l'on a obtenu une autorisation spé ciale. — On ne pouvait visiter le châ teau que si l'on avait obtenu une autorisation spé ciale. — Nous ne pourrions faire l'excursion dans la journé e, que si nous partions de trè s bonne heure. — Je n'aime pas aller à l'é tranger, sauf si je sais la langue des pays que je visite.
ГРАММАТИКА___________________________
СПОСОБЫ ВЫРАЖЕНИЯ УСЛОВИЯ И ПРЕДПОЛОЖЕНИЯ (окончание)
II — С помощью причастия или деепричастия
EN PRÊ TANT L'OREILLE, j'entendrai les bruits du village (Si je prê te) —
en PRÊ TANT L'OREILLE, j'entendrais les bruits du village (Si je prê tais)
EN PRETANT L'OREILLE, j'aurais entendu les bruits du village (Si j avais prê te) LA COGNEE s abattant SUR ces TRONCS, (= si la cogné e s'abattait sur ces
troncs, elle) é branlerait mon coin de terre
Деепричастие должно относиться к тому же подлежащему, что
и глагол главного предложения Следует избегать подобных конструкций EN PRÊ TANT L'OREILLE tous LES BRUITS monteraient vers moi Следует сказать EN PRÊ TANT L'OREILIE, j'entendrais tous les bruits
monter vers moi
III — С помощью прилагательного в роли приложения к существительному или местоимению
LE ROSSIGNOL, MUET (- s'il é tait muet), ne serait plus le rossignol
IV — С помощью относительного придаточного предложения с глаголом в conditionnel
Un lossignol QUI NE chanterait pas la nuit (= s il ne chantait pas la nuit) ne serait pas un rossignol
N В — Случается и так, что условие уже заключается в самом слове или словосочетании DANS MILLE ANS, je reconnaî trais l'accent des cloches (- mê me si je vivais mille ans encore, je reconnaî trais)
УПРАЖНЕНИЯ
I) Замените там, 1де это возможно, условные придаточные предложения на деепричастные обороты: Si j'entends chanter un oiseau, j aurai du plaisir — Si un oiseau chantait, son cri me ferait plaisir — Si j é coute ces bruits villageois je me sens emu — Vous auriez entendu tous ces biuits a condition de prê tei l oreille — Si nous avions marche moins \ite nous aurions mieux \u le passage — Si la pluie tombait abondamment elle i emplirait la gouttiè re
II) Замените условные придаточные пред тожения на причастия или прилага- тельные: Si on axait effraye le rossignol il aurait cesse de chanter — S il é tait moins mé lodieux le chant du lossignol aurait moins d admirateurs — 5'; / é tait prive de ces bruits familiers mon village ne serait plus le mê me — Les cloches, si elles sonnent a l improviste, annoncent une fê te, un mariage, un baptê me, une mort ou la guerre —
Si j avais ete bien portant je serais dé jà venu vous rendre visite — Si ma terrasse é tait plus grande elle me plairait moins
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