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Au jardin des Tuileries






Il appartenait à MARCEL PROUST, Parisien de Paris s'il en fut, et chantre
é merveillé de ces bosquets des Champs-Elysé es où lui apparurent les premiè res
«Jeunes filles en fleurs», de cé lé brer un autre, lieu d'é lection, dont il sut, dè s
l'enfance, appré cier et pé né trer la poé sie: ce jardin des Tuileries, qui joint le
Louvre à la Concorde comme un trait d'union entre la France d'autrefois et


celle d'aujourd'hui... Ici, monuments et bassins, arbres et parterres, allé es ei
kiosques s'unissent en une symphonie qui atteint son plein é panouissement lors
de la floraison printaniè re...

Au jardin des Tuileries, ce matin, le soleil s'est endormi tour à tour sur
toutes les marches de pierre comme un adolescent blond dont le passage
d'une ombre interrompt aussitô t le somme lé ger. Contre le vieux palais
verdissent de jeunes pousses. Le souffle du vent charmé 1 mê le au parfum
du passé la fraî che odeur des lilas. Les statues qui sur nos places publiques
effrayent comme des folles, rê vent ici dans les charmilles comme des sages
sous la verdure lumineuse qui protè ge leur blancheur. Les bassins au fond
desquels se pré lasse le ciel bleu luisent comme des regards. De la terrasse
du bord de l'eau, on aperç oit, sortant du vieux quartier du quai d'Orsay, sur
l'autre rive et comme dans un autre siè cle, un hussard qui passe. Les
libé rons dé bordent follement des vases couronné s de gé raniums. Ardent de
soleil, l'hé liotrope brû le ses parfums. Devant le Louvre s'é lancent des rosé s
tré miè res, lé gè res comme des mâ ts, nobles et gracieuses comme des
colonnes, rougissantes comme des jeunes û lles. Irisé s de soleil et
soupirants d'amour, les jets d'eau montent vers le ciel. Au bout de la
terrasse, un cavalier de pierre lancé sans changer de place dans un galop
fou, les lè vres collé es à une trompette joyeuse, incarne toute l'ardeur du
Printemps.

Mais le ciel s'est assombri, il va pleuvoir. Les bassins, où nul azur ne
brille plus, semblent des yeux vides de regards ou des vases pleins de
larmes. L'absurde jet d'eau, fouetté par la brise, é lè ve de plus en plus vite
vers le ciel son hymne maiatenant dé risoire. L'inutile douceur des lilas est
d'une tristesse infinie. Et là -bas, la bride abattue, ses pieds de marbre
excitant d'un mouvement immobile et furieux le galop vertigineux de son
cheval, l'inconscient cavalier trompette sans fin sur le ciel*.

MARCEL PROUST. Les Plaisirs et les feux (1896).

Примечания:

1. Он несет в себе, словно бы некое волшебство, аромат прошлого и свежее благо-
ухание сирени.

Вопросы:

* Montrez, en particulier, l'originalité du deuxiè me paragraphe et la valeur de: absurde,
dé risoire, inutile, tristesse, inconscient.



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