VI) По образцупервого абзаца текста для чтения составьте рассказ
об уличном торговце, которьгй собирается продавать галстуки в метро.
VII) Литературный анализ. — 1. Составьте план текста. — 2. Объясните значение подчеркнутых предложений. — 3. Изложите в нескольких строчках, какие чувства вызывает у вас Жюльен (жалость, симпатию и т.д.).
VIII) Эссе. — L'indiffé rence de la grande ville: (a) montrez d'autres cas où les humbles, les timides peuvent, y souffrir de l'insensibilité des hommes. — (b) Quels avantages trouvent cependant d'autres timides à vivre dans une grande cité moderne?
ТЕКСТ 63
VITRINES DE PARIS
Le quartier qui s'é tend de la Concorde à l'Opé ra est aussi celui des jolis
magasins. La moindre boutique est fiere de sa vitrine: é lé gance, bon goû t,
ingé niosité, triomphent dans ces devantures, larges parfois de 2 à 3 mè tres
seulement. C'est à Yvonne de Bré mond d'Ars, dont le magasin d'antiquité s^
est cé lè bre, que nous empruntons l'anecdote suivante:
A propos d'é tourderie, voici la derniè re aventure survenue à un chef é talagiste2 distingué, jadis trè s connu comme architecte. La mise vestimentaire toujours impeccable3, la petite moustache grise qui sied4 à son visage un peu sé vè re sont d'un homme sé rieux... et c'est en effet un homme trè s sé rieux.
Or, il me raconta qu'un soir, exté nué par la composition d'une grande vitrine historique [la Cour de Napolé on I-er] qu'il venait de terminer, il rentrait chez lui à Vincennes par le dernier mé tro. Il se sentait trè s las. Mais il s'é tonna de la mine offusqué e5 d'un couple de bourgeois aisé s qui, assis sur la banquette opposé e, le regardaient avec une dé s- approbation é vidente. Et, juste avant de descendre à la station Châ telet, la dame en question se retourna en disant à voix haute: «C'est honteux!»
Honteux! É tait-ce son chandail de travail dont il é tait encore vê tu à cette heure tardive? Bah! Il é tait bien trop fatigué pour faire cas de6 cette ré flexion dé sobligeante.
A la station suivante, le couple austè re fut remplacé par deux jeunes filles, deux petites Parisiennes en robe claire qui revenaient de quelque fê te, les bras chargé s de lilas. A peine furent-elles assises, que toutes deux, avec ensemble, é clatè rent de rire, d'un rire sonore, joyeux, comme on rit à vingt ans, et qui devint vite fou rire... Elles é taient secoué es, mais9 dé chaî né es par ce fou rire inextinguible10!..
«Cette derniè re rame11 est occupé e par des gens bien mal é levé s!» pensa-t-il, et pour manifester son dé dain, il retourna la tê te du cô té de la vitre, et cette vitre lui reflé ta (comme dans une brume) son visage et son cou, autour duquel s'é talaient, provocants, trois rangs d'é normes perles fines, grosses comme des noisettes!..
En un é clair, il revit le geste qu'il avait fait en travaillant: tout simplement, pour se dé barrasser du collier en question (qui é tait destiné à un mannequin de la vitrine, celui de l'impé ratrice), il l'avait passé machinalement autour de son cou, en attendant... puis, dans le feu de l'action, il l'oublia... et, curieux ré flexe, il n'osa pas l'enlever devant les rieuses, pré fé rant se tapir12 devant la portiè re en attendant l'arrê t (...).
Et le moment qui s'é coula jusqu'à la station Bastille parut un siè cle à l'é tourdi. Il sauta sur le quai et put enfin libé rer son cou d'une parure qui é tait digne de la Reine de Saba! 13
Et cette nuit-là, un taxi qui passait ramena jusqu'à Vincennes un homme bien humilié, furieux contre lui-mê me.
Y. de Bré mond d'Ars
Примечания:
1. Антиквариат. 2. Оформитель витрин. 3. Безупречный. 4. Которые идут, seoir - старинный глагол, который спрягается как asseoir, но употребляется лишь в трех формах: il sied, il sié ra, il seyait (множественное число почти не употребляется). Причастие настоящего времени seyant употребляется в значении прилагательного: une robe seyante. 5. Возмущенный. 6. Чтобы придавать значение. 7. См. стр. 73. 8. Tout aussitô t qu'elles lurent assises, toutes deux... 9. Ici la conjonction mais exprime un degré de plus dans la qualification (= et mê me...). On dit souvent mais là: Elles é taient secoué es, mais là, dé chaî né es... 10. Непреодолимый, неудержимый. 11. Поезд метро. 12. Съежиться, притаиться. 13. Царица Савская.
СЛОВАРЬ
(Словосочетания с глаголом tenir.) Объясните значение словос- очетаний: Cette dame tient un magasin d'antiquité s. — Il y a quelques an- né es que M. Bubu ne tient plus le volant. — Elle tient parfois des propos é ton- nants. — Je parie d'arriver avant toi à la gare... Je tiens le pari! — C'est un curieux homme; tout le monde le tient pour un fou. — Ne tenez pas compte de ses paroles: il parle sans ré flé chir. — Voici une bonne bouteille de bordeaux blanc: il faut la tenir au frais. — Combien tient-elle?... 75 centilitres. — De qui tenez-vous la nouvelle? — Je tiens beaucoup à votre amitié. — Son succè s tient à son intelligence et à son travail. — Cette maison est vieille, mais elle tient encore debout. — Tous les paquets ne tiendront pas dans cette valise.
ГРАММАТИКА___________________________
СОСЛАГА ТЕЛЬНОЕ НАКЛОНЕНИЕ В ПРИДАТОЧНЫХ
ПРЕДЛОЖЕНИЯХ (окончание)
I. — Сослагательное наклонение употребляют после многих словосочетаний с безличными глаголами, обозначающими:
а) Долженствование, вероятность, личную оценку: il faut, il suffit, il est possible, il se peut, il est bon, il convient, il est juste, il est é trange, il est dommage...
(Но не после: il est vrai, il est certain, il est sû r...).
б) Сомнение: il est douteux que, il semble que, il n'est pas sû r que, il n'est pas certain que. и т.д.:
IL SEMBLE qu'un homme sé rieux SOIT toujours impeccable dans sa tenue. (Ho: il me semble (= je crois bien) qu'un homme sé rieux PEUT se rendre ridicule.)
П. — Сослагательное наклонение употребляют в некоторых относительных придаточных предложениях:
а) После слов: le seul (le premier, le dernier, le plus...) qui... que...:
Ce magasin est LE SEUL QUI N'AIT PAS orné sa vitrine. — Cet hô tel est LE MEILLEUR QUE JE CONNAISSE.
N.B. — Но в разговорном языке возможно употребление изъявитель- ного наклонения (indicatif).
б) После главного предложения в отрицательной или вопроситель- ной форме: IL N'EST personne QUI FASSE si bien une devanture que cet é talagiste. — Y A-T-IL un cadeau QUI vous PLAISE?
в) Для выражения пожелания или просьбы, цели.
Сравните: J'AI trouvé un é talagiste QUI A de bonnes ré fé rences (реальное действие) и: IL ME FAUT un é talagiste QUI AIT de bonnes ré fé rences (желаемое действие).
УПРАЖНЕНИЯ
I) Замените глаголы в повелительном наклонении на безличные глагольные словосочетания, после которых употребляется сослагательное наклонение,
например: il faut, il est né cessaire, il est indispensable que, il est juste, il convient que...: Si vous aimez tellement les jolies vitrines, allez faire un tour rue Sainl- Honoré. — Prends donc les choses plus gaiement. — Ne jetez pas le manche aprè s la cogné e (= ne renoncez point, par dé couragement). — Maî tre d'hô tel, apportez-moi tout de suite mon œ uf sur le plat. —- Prends garde à ne pas salir ton veston.
II) Поставьте глаголы, стоящие в infinitif, в нужное время и наклонение: // se
peut que vous ^(trouver) au Faubourg Saint-Honoré l'armoire ancienne que vous cherchez. — // est invraisemblable que (pouvoir) dormir, car j'ai bu beaucoup de café. — // me semblait que le personnel de cet hô tel (ê tre) trè s correct. — // semble que dans certains hô tels on (ne pas savoir) se mettre toujours à la place du client. — // eû t é té plus convenable que l'é talagiste (ne pas sortir) avec le collier de perles. — // é tait douteux que ce vieil avion (faire) encore de nombreux voyages. — // est certain que vous (avoir) tort.
III) Объясните употребление и время глагола в subjonctif: — Voici le seul client de l'hô tel qui soit satisfait. — Cet é tranger n'é tait pas le premier client qui voulû t voir la Tour Eiffel de sa chambre. — Chose é trange, ce savant é tait l'homme le mieux habillé qui fû t. — // n'est pas d'endroit où l'on puisse se cacher mieux que dans les
grandes capitales. — Connaissez-vous un é vé nement qui soit plus é trange que celui-là J'ai demandé un vin qui fû t chambré parfaitement. — Je dé sire une chambre où j puisse dormir tranquille.
IV) Составьте 5-6 сложных фраз с придаточным относительным предложи нием. Глагол придаточного предложения должен стоять в subjonctif. Используй! в качестве антецедента: le meilleur qui. le plus vaste que... les premiers qui 1 dernier à qui... le pire que...
V) Перенесите рассказ " Vitrines de Pans" в pré sent de narration — начиная u слов: " Un...soir... il rentre...")• — Измените соответствующим образом времен глаголов.
XI
БОЛЬШИЕ БУЛЬВАРЫ
И ВОСТОЧНЫЕ КВАРТАЛЫ ПАРИЖА
ТЕКСТ 64
LES GRANDS BOULEVARDS
On appelle «grands boulevards» les larges avenues, tracé es sur l'emplacement des anciennes fortifications, depuis l'é glise de la Madeleine à l'ouest, jusqu'à la place de la Bastille à l'est. Longtemps ils ont é té la plus é lé gante promenade des Parisiens. Aujourd'hui, l'activité de la ville tend à se dé placer vers l'ouest, vers l'avenue des Champs- Elysé es. Mais les grands boulevards n'ont pas perdu tout inté rê t: leurs larges trottoirs permettent à la foule de circuler à l'aise. Les flâ neurs aiment s'arrê ter devant les innombrables boutiques ou bavarder à la terrasse des grandes brasseries.
Disons un mot aussi des thé â tres du Boulevard, spé cialisé s long- temps dans la repré sentation de piè ces composé es selon des «procé dé s» dramatiques courants, mais parfois vives et spirituelles — et de l'esprit boulevardier qui fut, surtout entre 1850 et 1914, le symbole mê me de l'esprit parisien: lé ger, cocasse, riche en calembours, parfois cruels, qui jaillissaient sur les lè vres des journalistes et des artistes. Ainsi l'é crivain Catulle Mendè s, ayant une é pouse fort maquillé e, é tait surnommé le «gardien du fard»1. — D'une femme, assez importune, et qui avait un dentier, quelqu'un disait un jour: «Quelle scie!»2 — «Tu la flattes, ré pliqua un ami, une scie a des dents..> — Mais le mot pouvait ê tre macabre comme celui-ci, dû à Alphonse Allais: un monsieur a exigé, dans son testament, d'ê tre inciné ré aprè s sa mort... Il meurt, et comme l'employé du cimetiè re demande à la veuve quel genre de cré mation elle dé sire pour son mari: «Four franç ais ou four milanais?» elle ré pond: «Oh! monsieur, le four franç ais — mon pauvre mari ne supportait pas la cuisine italienne!»
Anecdotes cité es par Armand Lanoux (Physiologie de Pcnis).
Примечания:
1. Le fard — румяна. Глагол: se farder Игра слов: " fan! " произносится так же, как " phare" (маяк). Le gardien du phare — смотритель маяка. 2. Грубовато-разг. Какая невыносимая! {Прост: elle me scie les pieds, или me casse les pieds; c'est un " casse-pieds").
ГРАММАТИКА__________________________
ПОВЕЛИТЕЛЬНОЕ НАКЛОНЕНИЕ
(L'IMPÉ RATIF)
I. — Повелительное наклонение используется для выражения прика- за, совета и, с глаголом в отрицательной форме, запрета. Поскольку повелительное наклонение не имеет 3-го лица, в этом случае употребляют сослагательное наклонение: Ré veillez-vous; ne dormez pas. Qu'il sorte!
II. — Повелительное наклонение употребляется также для выра- жения иронии или пренебрежения. В разговорном языке повелительное наклонение может принимать значение, противоположное своему прямому значению: так, например, преподаватель может сказать ученику: DORMEZ, NE VOUS GÊ NEZ PAS, mon garç on. (Что означает: vous ne devez pas dormir ici.)
III. — Повелительное наклонение употребляется для выражения предположения. В данном случае предложение с глаголом в impé ratif близко по значению к придаточному предложению, начинающемуся с частицы si: SUPPRIMEZ ces café s aux vastes terrasses, ces innombrables magasins, que resterait-il des grands boulevards? — CHASSEZ le naturel, il revient au galop (пословица).
IV. — Le passé de l'impé ratif — прошедшее время повелительного наклонения. Форма прошедшего времени повелительного наклонения образуется с помощью вспомогательных глаголов avoir или ê tre в повели- тельном наклонении и причастия прошедшего времени (participe passé) спрягаемого глагола:
Aie fini Sois revenu
Ayons fini Soyons revenus
Ayez fini Soyez revenus.
Эта форма употребляется (достаточно редко) для выражения приказа или совета завершить какое-либоо действие к моменту, обозначенному в будущем: AIE FINI ta lecture dans dix minutes. — SOYEZ RENTRÉ S à sept heures, mes enfants!
УПРАЖНЕНИЯ
I) Составьте предложения со следующими глаголами в impé ratif passé: Terminer (un travail) — ré gler (une affaire) — dé jeuner — revenir (à la maison). И) Объясните каждый случай употребления impé ratif:
Essayez un peu de fumer dans une rame de mé tro: le contrô leur ne sera pas long à vous interpeller. — Soyez arrivé s de bonne heure, si vous ne voulez pas manquer le dé but du concert. — Asseyez-vous donc à ma place, pendant que vous y ê tes! Et moquez-vous de moi. par-dessus le marche! — Cela passe pour cette fois, dit le sergent de ville, mais n 'y revenez pas. — A six heures moins le quai t, une sonnerie retentit dans la Bibliothè que nationale. Elle semble dire aux lecteurs: «Ayez remis vos livres au bureau dans un quart d'heure!» — Demandez un verre d'eau: il vous le refusera.
III) Замените предложения с частицей si на предложения с глаголом в повели- тельном наклонении, выражающем предположение:
5/ vous regardez le sommet de la Tour Eiffel, vous le trouverez plus é levé que naguè re, à cause de l'antenne de té lé vision. — Si tu ronfles en pleine Bibliothè que, tu seras rappelé à l'ordre par le gardien. — Si nous avons l'imprudence de fumer dans le mé tro, nous n'é chapperons pas à une contravention. — Si vous vous asseyez à la terrasse d'un café des boulevards, vous ne vous ennuierez pas. — Si vous donnez un bon pourboire au chauffeur, vous aurez droit à un large sourire.
IV) Сочините небольшое (5 — 6 предложений) обращение преподавателя к ученикам. Употребите повелительное наклонение для выражения иронии (используйте глаголы: bavarder, dé ranger la classe, ne pas faire ses devoirs, ronger ses ongles, battre ses camarades, и т.н.).
V) Эссе. -— Dé crivez une grande avenue de voire pays aux diffé rentes heures de la journé e: circulation, lumiè re du jour, lumiè res de la nuit.
ТЕКСТ 65
UN ATTENTAT SUR LES BOULEVARDS
EN 1835.
La «machine infernale».
Morey é tait un vieil oiseau de nuit. La tê te couverte d'une calotte noire, le cou enfoncé dans les é paules, é pais, voû té, semblant remâ cher de sinistres projets, il passait sa journé e dans sa sombre é choppe de la rue Saint-Victor, à pousser l'alê ne1 et à trouer le cuir...
Il ne lisait que le Populaire, les Chaî nes de l'esclavage ou l'Exposé des principes ré publicains. Semblable en cela à plusieurs milliers de Parisiens de l'é poque, il ne pensait qu'à une chose: assassiner Louis- Philippe, qui, en 1830, avait escamoté 2 à son profit la ré publique (...)
Un jour de la fin de 1834, un homme pé né tra dans l'é choppe:
«Peux-tu me loger?»
Morey accepta. L'homme — il se nommait Joseph Fieschi et é tait Corse — é tait pour lui, un pur, un ardent ré publicain, une victime de la tyrannie (...)
«Supposez, disait-il à Morey, une garnison assié gé e qui aurait encore des armes, mais dont les dé fenseurs seraient peu à peu dé cimé s. Comment ré sister? Moi, Joseph Fieschi, j'ai inventé le moyen: vingt- cinq fusils posé s sur un châ ssis. Il suffirait d'un homme, d'un seul, pour mettre le feu. Alors, quelle pé tarade!»
Et il sortit de sa poche un croquis montrant sa machine.
«Hein, pè re Morey, c'est cela qu'il vous aurait fallu pour vos barricades!»
Morey regarda puis au bout d'une minute, laissa tomber de sa petite voix douce:
«Ce serait meilleur pour Philippe! (...) Mais je n'ai pas assez d'argent pour payer une aussi belle mé canique.
— Ni moi non plus...
— Laisse-moi ton dessin. Je connais un homme riche qui est bon patriote: s'il croit que le coup peut ré ussir, il fera les frais.»
Lorsqu'il porta à Pé pin3 la maquette4, l'é picier comprit. Dé cidé ment, Fieschi é tait trè s fort. Rien de plus simple — mais il fallait y penser — que ces vingt-cinq canons de fusil, sagement rangé s sur un châ ssis de bois dont la partie supé rieure s'é levait ou s'abaissait, de telle maniè re que l'on pû t pointer avec pré cision. La dé charge se ferait simultané ment grâ ce à une traî né e de poudre que l'on allumerait entre la douziè me et la treiziè me culasse. Il suffirait de placer la machine à une fenê tre et d'y mettre le feu au moment où Philippe passerait devant la maison.
«Et cela coû tera combien? 5 s'inquié ta l'é picier.
— Tout compris, confection de la machine et loyer de la maison: 500 francs.
— Pour 500 francs! s'exclama Pé pin, ce serait dommage de s'en priver. Je vous commandite6.»
Le trio dé cida d'opé rer le 28 juillet suivant. Ce jour-là, anniversaire des «Trois Glorieuses»7, le roi passerait une revue gé né rale de la Garde Nationale, rangé e de la Bastille à la Madeleine. Il suffisait de trouver sur le parcours une maison «banale, neutre, à l'abri des curieux et des indiscrets». Ils la trouvè rent au numé ro 50 du boulevard du Temple.
(...) Bientô t tout fut prê t.
Le soir du 27 juillet, Morey arrive boulevard du Temple et charge minutieusement les canons jusqu'à la gueule — dix à douze balles par fusil...
Sans doute Fieschi a-t-il promis à ses complices de se tuer «le coup fait», mais le bourrelier se mé fie et, en vieux tireur, il prend soin de charger deux ou trois canons en mé nageant un intervalle entre la poudre et les balles; ils é clateront et tueront à coup sû r le ré gicide8...
Les deux hommes font passer un comparse9 à cheval sur le boule- vard et pointent la machine «à hauteur de la poitrine du cavalier».
Le 28 juillet, à dix heures et demie, le roi, suivi de ses fils, Orlé ans, Joinville et Nemours, des maré chaux Mortier et Maison, de Thiers, du duc de Broglie et d'une cohorte de gé né raux, arrive à la hauteur du numé ro 50. Soudain, Louis-Philippe voit un jet de fumé e sortir de la fenê tre du troisiè me é tage. 11 a le temps de dire au prince de Joinville: «Ceci me regarde.»
Au mê me instant, la fusillade cré pite comme un «feu de peloton».
«Me voilà», crie le roi en agitant son chapeau. Une balle lui a seule- ment é raflé le front, mais autour de lui c'est une hé catombe. La machine infernale de Fieschi a fauché la foule: 18 morts et 22 blessé s gisent sur le pavé du boulevard. Le maré chal Mortier a é té tué raide d'une balle à l'oreille gauche.
О ironie! ce matin-là, les lecteurs du Charivari10 avaient pu lire cette note: «Hier, le roi-citoyen est venu de Neuilly à Paris avec sa superbe famille sans ê tre aucunement assassiné sur la route.»
Fieschi, atrocement blessé par l'é clatement pré vu par Morey, fut arrê té alors qu'il essayait de s'enfuir par la rue des Fossé s-du-Temple. Morey et Pé pin avaient pris tant de pré cautions... qu'ils se firent prendre. (...)
Ils furent guillotiné s tous trois le 19 fé vrier 1836.
(...) Barbes et Blanqui11, pré venus par le bourrelier, se tenaient prê ts à agir. Si l'attentat avait ré ussi, la deuxiè me ré publique serait né e treize ans plus tô t.
ANDRÉ CASTELOT. Le Grand Siè cle de Paris.
Примечания:
1. Сапожное шило. Морей был шорником и сапожником, чинил обувь и конскую упряжь. 2. Стянул, слямзил, прикарманил. 3. Бакалейщик, который будет " финансировать" покушение. 4. Макет. 5. Construction du franç ais parlé: le mot interrogatif est en fin de phrase. 6. Я вас финансирую, дам денег. 7. Три дня революции 1830 г., в результате которой Луи-Филипп занял королевский трон. 8. Цареубийцу. Зд., Fieschi. 9. Сообщника. 10. Сатирический журнал того времени. 11. Политические деятели республиканской партии, идейные вдохновители рево- люции 1848 года.
ГРАММАТИКА
НЕОПРЕДЕЛЕННАЯ ФОРМА ГЛАГОЛА
(L'INFINITIF)
Случаи употребления неопределенной формы глагола (простой или сложной) крайне разнообразны. В частности, неопределенная форма глагола может играть роль существительного, например:
Подлежащего: «II est né cessaire DE TUER le Roi», dit-il. (= tuer le Roi est né cessaire).
Дополнения:
прямого: Je dé sire RESTER.
косвенного с предлогом de: Le trio dé cida D'OPÉ RER. — II a promis DE SE TUER.
косвенного с предлогом à: Fieschi ré ussit À TUER 18 personnes.
Глагол в неопределенной форме имеет свое собственное подлежащее, отличное от основного подлежащего: Le roi voit UN JET DE fumé e SORTIR de la fenê tre.
Обстоятельства; например, обстоятельства образа действия:
II passait sa journé e A POUSSER L'ALÊ NE ET À TROUER LE CUIR;
Le roi-citoyen est venu à Paris SANS Ê TRE ASSASSINÉ sur la route;
— обстоятельства предположения, условия:
À VAINCRE sans pé ril, on triomphe sans gloire (Corneille): = si on est vainqueur sans pé ril...
Дополнения к существительному: Le moment D'AGIR est arrivé. — Philippe é tait un homme À SUPPRIMER, (в значении прилагательного = digne d'ê tre supprimé). — Или просто: Philippe é tait À SUPPRIMER.
Дополнения к прилагательному: Barbes et Blanqui se tenaient prê ts À AGIR.
УПРАЖНЕНИЯ
I) «Et cela coû tera combien?» В какой части предложения находится вопроси- тельное слово? — Как должна быть построена эта фраза в письменном языке? в литературном языке?
II) Объясните значение глаголов в conditionnel: // é tait aimé d'une fille dont il aurait pu ê tre le pè re. — // suffirait d'un homme, d'un seul, pour mettre le feu. — C'est cela qu'il vous aurait fallu pour vos barricades! — Ce serait meilleur pour Philippe! — Pour 500 francs, ce serait dommage de s'en priver! — Ce jour-là, le roi passerait une revue gé né rale de la Garde Nationale.
III) Перенесите рассказ о покушении, написанный в pré sent de narration, в план прошлого. (Со слов: «Le soir du 27 juillet...» до слов: «d'une balle à l'oreille gauche».)
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