VIII латинский квартал
ТЕКСТ 46
PETITE HISTOIRE DE LA SORBONNE EN QUATRE TABLEAUX1
Premier tableau: en 1253.
Deux «é coliers» s'entretiennent dans une taverne de la montagne Sain te - Geneviè ve2.
«Qu'as-tu donc, Franç ois, pour ê tre si gai? Ma parole! Je ne te reconnais plus. Hier encore tu faisais une mine longue comme un jour sans pain3...
— Hé! «sans pain», c'est bien le mot, mon vieux, car jusqu'ici je me demandais chaque matin si je dî nerais et mê me où je coucherais 1e soir. Mais maintenant, au diable tous ces tracas! — Vraiment? — Tu connais messire Robert? — Le chanoine? — Oui. Tu sais que nous sommes né s tous deux à Sorbon, en Champagne, et qu'il m'honore-de son amitié. Eh bien, voici une merveilleuse nouvelle: il fonde un collè ge pour quinze ou seize é coliers pauvres, et m'y ré serve une place. — Ah! comme je t'envie! le lit, la table, les é tudes, tout ç a pour rien... — Messire Robert de Sorbon est un homme gé né reux, et qui se rappelle le temps difficile de sa jeunesse, où il servait à table ses camarades pour gagner sa vie. — Dis-donc, Franç ois, il n'y aurait pas un petit coin pour moi dans ton collè ge? — Je parlerai de toi à messire Robert. Mais, tu sais, ne te fais pas trop d'illusions: Beaucoup d'appelé s, peu d'é lus!»
Примечания:
1. См. путеводитель Мишлен (Париж).
2. Название холма в самом сердце Латинского квартала, на котором теперь возвышается Пантеон.
3. Лицо у тебя было унылое, вытянутое.
Deuxiume tableau: en 1626.
Le roi Louis XIII et le cardinal de Richelieu, son ministre:
«Ê tes-vous satisfait, monsieur le cardinal? La reconstruction de la Sorbonne avance-t-elle selon vos vœ ux? — Sire, nous en avons encore pour longtemps! Qui sait mê me si j'en verrai la fin? Il y a tant à faire!..
fout tombait en ruines, dans ce vieux collè ge qui m'est cher... Du temps où j'y é tudiais la thé ologie, je me suis promis de le rebâ tir un jour. Et Votre Majesté fut assez gé né reuse pour m'accorder son appui... Le chanoine Robert fit naî tre la Sorbonne. Vous, sire, vous l'aurez fait renaî tre. — Allons, allons, monsieur de Richelieu, pas trop de modestie! C'est à vous que la France devra d'avoir restauré la maison de la sagesse. Et vous mé riterez d'y reposer en paix... le plus tard possible!»
Troisiume tableau: en 1884.
Le ministre de l'Instruction publique et l'architecte Né not.
«Vous m'apportez, monsieur Né not, les plans d'agrandissement de la Sorbonne? Voyons cela... Vingt-deux amphithé â tres, vingt-deux salles de confé rences, seize salles d'examens, deux cent quarante laboratoires, un observatoire d'astronomie, deux musé es... Vous avez ré ussi à tout loger, c'est bien. — Monsieur le ministre, je ne vous cache pas que certains s'inquiè tent et trouvent ce projet bien ambitieux. — Laissons dire les sots, mon cher Né not. Un jour, tout cela sera encore trop petit!»
Quatriume tableau: en 196...
Deux é tudiants, dans une brasserie du Quartier latin.
«Quel est ce tapage? — Oh! une manifestation de gosses: des potaches qui fê tent le bachot1 à leur faç on. — Quand ils en seront aux é tudes sé rieuses, ils n'auront plus guè re le temps de chahuter2. — Ni le temps, ni le dé sir! Nous avons d'autres soucis!.. Où sont les farces joyeuses de jadis? — Et les bagarres avec la police, pour un oui, pour un non? 3 — Ah là, mon cher, je t'arrê te: nous saurions encore «descendre dans la rue», si la liberté é tait menacé e, et nous sommes toujours prê ts à manifester la paix et ja justice. — C'est vrai. Mais tu m'avoueras qu'aujourd'hui un é tudiant songe surtout à se loger, à se nourrir, à ré ussir ses examens; puis, le diplô me en poche, à conqué rir une place dans la vie... — Oui... une place... quel problè me! Si seulement nous en trouvions, des places, dans ces amphithé â tres bondé s... Au cours de physique gé né rale, j'ai encore dû rester debout. — Patience! Dé jà les nouveaux bâ timents du quai Saint-Bernard et les Faculté s de Nanterre et d'Orsay... — Non, jamais l'Université de Paris ne connaî tra le confort des université s amé ricaines: salles de spectacle, terrains de sport, piscines... — Ne mê le donc pas tout! Que nous faut-il?
des maî tres nombreux? La France peut les produire sans peine. Des laboratoires et des amphis 9 On en construit tous les jours. Pour le reste, n'oublie pas que, depuis un demi-siè cle, Paris offre aux é tudiants une des plus belles cité s universitaires du monde — Optimiste, va1 En attendant, garç on, remettez-nous ç a1»5
(G M) Примечания
1 Les potaches лицеисты (разг.). Le bachot, le bac - экзамен на степень бакалавра который сдают по окончании лицея или коллежа 2 Школьный жаргон: шуметь, скандалить, бузить Так, например, chahuter un professeur — освистывать преподавателя, мешать ему вести урок 3 По ничтожному поводу 4 Разг Аудитории 5 Прост, renouvelez-nous cette consommation1 — повторите заказ1
ГРАММАТИКА___________________________
ПРОШЕДШЕЕ НЕЗАВЕРШЕННОЕ ВРЕМЯ ИЗЪЯВИТЕЛЬНОГО НАКЛОНЕНИЯ
(L'IMPARFAIT DE L'INDICA TIF)
I — Напомним, что глагол в imparfait обозначает действие, которое разворачивается, длится в прошлом.
Таким образом, глагол в imparfait обозначает
Действие, длящееся в прошлом Les deux é tudiants causaient tranquillement, lorsque des cris attirè rent leur attention
Привычное или повторяющееся действие в прошлом chaque matin, JE ME DEMANDAIS où je coucherais le sou
Описание (в прошлом) одушевленного лица или предмета в рамках какого-либо действия Hier TU FAISAIS une mine longue comme un jour sans pain
II -— Imparfait употребляется также для выражения одновременности каких-либо действий в прошлом:
II entendit frapper à la porte C'ETAIT son voisin
Отсюда- в придаточном предложении imparfait заменяет pré sent, если глагол главного предложения употреблен в прошедшем времени Le cardinal CONSTATA que le roi SAVAIT bâ tir pour la paix (Ho; / CONSTATE que le roi SAIT bâ tir pour la paix)
III — В придаточном предложении, начинающемся союзом quand, imparfait употребляют, чтобы подчеркнуть регулярность повторения действия (глагол главного предложения тоже употребляется в imparfait)
Quand les é tudiants ETAIENT pauvres, ils SE METTAIENT au service de leurs camarades
Но если глагол главного предложения стоит в passe composé или в passe simple (т е обозначает действие, не связанное с настоящим време- нем), после quand должен следовать глагол в passe composé, в passe simple или в passe anté rieur QUAND J AI FERME les yeux, je ME SUIS ENDORMI — QUAND IL FERMA les yeux, il S'ENDORMIT — QUAND IL EUT FERME les yeux, il s'endomit
УПРАЖНЕНИЯ
I) Объясните употребление imparfait в данных предложениях La brasserie é tait pleine d'é tudiants ce jour-là — Des clients se plaignirent que la patronne du café é tait plus souvent occupé e à se mettre du rouge qu'a les servir ou comptoir — Tous les ans la prison de la Bastille recevait de nouveaux prisonniers — Selon Rabelais, Panurge é tait le meilleur garç on du inonde Pourtant chaque jour, il jouait un mauvais tour aux archers du guet, c'est à -dire à la police de ce temps-là — Chaque soir, quand je passais devant les fenê tres de l'é cole de danse, je m'arrê tais pour é couter — Le comé dien eut une dé faillance de mé moire il hé sita, balbutia, et, dé jà, les spectateurs chuchotaient des ré flexions dé plaisantes
И) Объясните употребление imparfait, passé simple и passé composé в следу- ющих предложениях
Pendant la Ré volution franç aise, c'est par la rue Saint-Honoré que passaient les charrettes des condamné s à mort — Le 8 septembre 1429, Jeanne d'Arc donna l'assaut aux Anglais qui occupaient Pans — Dans ce concours de danse une seule ré compense fut dé cerné e à un couple bré silien — En moins d'un mois, ce provincial connut les principales rues de Pans sur le bout du doigt — «La derniè re fois que Chariot est venu à Pans, c'est moi, dit Jacques Charon, qui l'ai conduit à la Comé die-Franç aise»
III) Поставьте глаголы в скобках в нужные времена (imparfait или passé simple) Panurge (ê tre) un mauvais sujet 1l ne (manquer) jamais aucune occasion de jouer
des tours à la police Ne (s'aviser)-il pas, un joui, de semer de la poudre à canon par terre, puis de l'allumer, pour le plaisir de voir le guet, qui n '(ê tre) pas trè s courageux, s'enfuir a toutes jambes7 Une autre fois, il (mener) ses compagnons devant Vé glise Sainte-Geneviè ve, car il (savoir) que le guet (passer) ordinairement par là, et, quand celui-ci (approcher), il (lancer) un chariot sur la pente, les archers, qui ne (se mé fier) de rien, (faillir) ê tre é crasé s On aurait vraiment cru qu'il (se plaire) a faire le mal
IV) Перепишите текст упражнения 3, начав его следующими словами Panurge est un mauvais sujet (используйте времена, относящиеся к разговорному языку)
V) Эссе. Racontez à l'imparfait les habitudes d'intempé rance, d'avance, etc d'un ami de jeunesse, qui, depuis, s'est corrigé
ТЕКСТ 47
À LA CITÉ UNIVERSITAIRE. VEILLE D EXAMENS
«Examens!»
Le mot est monté dans le «bus» en mê me temps que Catherine. Depuis une semaine, il refuse de la lâ cher. Tout Paris, semble-t-il, pré pare des examens. Le cordonnier, la blanchisseuse s'informent: «C'est pour quand?» avec, dans la voix, un mé lange de respect et de pitié. Le Directeur du Collè ge Né erlandais distribue chaque matin une manne1 de sourires et de recommandations: «Vous sentez-vous prê ts? Ne vous é nervez pas.» Catherine a reç u de sa mè re une lettre lui conseillant «d'é viter les nuits blanches, de surveiller son intestin, et de revê tir pour le grand jour le tailleur noir qu'elle s'obstine a dé daigner». Enfin, l'abbé Lebeau a parlé des devoirs de l'é tudiant chré tien et rappelé qu'il ne fallait pas oublier Dieu, ni avant ni aprè s l'é preuve.
Mais personne ne prend les examens avec autant de sé rieux que l'é tudiant. Il oublie qu'il é tait amoureux, é crivait des vers, souffrait des dents, se passionnait de politique: il oublie de manger, de se raser, de changer de chemise, il oublie de respirer, mais ses poumons s'en souviennent et absorbent la fumé e de ses cigarettes; il oublie de marcher, mais ses jambes intelligentes le conduisent, à travers les autos et les cyclistes, jusqu'à l'examinateur. (...) Pourquoi cette ferveur? Parce que l'é tudiant ne joue pas seulement ses vacances, sa bourse, son sé jour à la Cité (qui expulse au deuxiè me é chec), son avenir, mais sa raison d'ê tre mê me. Pendant tout un hiver, il a porté le titre d'é tudiant. Y avait- il droit? A-t-il é tudié? La chute dans le né ant le guette. Cette menace lui inspire la force d'avaler, mâ cher, ruminer des kilos de papier. (...)
Depuis jeudi soir, Daniel n'a dormi que quelques heures. Il compte achever ses é tudes par une é blouissante victoire. Moune maigrit, Annette pâ lit, un bouton de fiè vre pique la lè vre de Catherine. Une rage de travail empoisonne la splendeur de cette fin de printemps.
A l'exté rieur de la Cité, hors de la protection des grilles brodé es de lierre, le cœ ur accé lè re ses battements. Des plans, des aide-mé moire, des sché mas remplacent les dictionnaires et les encyclopé dies. Jusqu'à la derniè re minute, Catherine picore des graines de savoir: une date, une citation. Elle a dé jà pré senté deux certificats: celui d'histoire du XX-e siè cle et celui de gé ographie humaine. Contrairement à ses pré visions, elle a ré ussi le premier et failli ê tre collé e au second.
«Des chiffres, donnez-moi des chiffres», l'interrompit le professeur Je gé ographie humaine, alors qu'il avait ré pé té maintes fois (Catherine l'entend encore) que les chiffres ne prouvaient rien, que les statistiques se pliaient aux caprices des plus futiles hypothè ses.
Il avait coupé un é loquent plaidoyer de Catherine en faveur de la nationalisation du sol par un3:
«Citez-moi quelques faits concrets.»
Catherine avait gardé le silence. (...)
Enfin les sourcils du maî tre desserrè rent leur pince. Il tendit la perche4 d'une seconde question:
«Parlez-moi du dé veloppement de l'industrie automobile en Italie.»
Catherine s'accorda le temps de respirer. La sueur perlait à la racine de ses cheveux et l'é tau qui lui serrait la gorge ne laissait é chapper que des sons imperceptibles. Ainsi le passant qui vient d'é chapper à un grave accident, s'é vanouit à l'idé e de cette mort qu'il a frô lé e. L'industrie automobile la rassura peu à peu; au bord de sa paupiè re, la larme sé cha et elle se surprit à exposer, non sans autorité, la courbe de production des diverses grandes marques. (...)
Lorsqu'elle se tut, le crayon du maî tre glissa lentement à cô té de son nom, hé sita, virevolta sur sa pointe comme une danseuse, tourna et remonta:
«Un huit5, devina Catherine, je suis sauvé e.»
D'aprè s E.TrÉ VOL. Cité Universitaire Примечания:
1. Манна небесная. Зд. в переносном значении — изобилие. 2. Студенческий .жаргон: и чуть не завалила. 3. Резко оборвал... репликой. Article neutre (нейтральный артикль) подчеркивает резкость замечания преподавателя. 4. Бросил спасательный круг. 5. Восемь баллов, при максимальной оценке 10.
ТЕКСТ 48
SOUVENIRS D'UNE É TUDIANTE
En octobre, la Sorbonne fermé e, je passai mes journé es à la Biblio- thè que nationale. J'avais obtenu de ne pas rentrer dé jeuner à la maison: j'achetais du pain, des rillettes1, et je les mangeais dans les jardins du Palais-Royal, en regardant mourir les derniè res rosé s; assis sur des bancs, des terrassiers mordaient dans de gros sandwiches et buvaient du
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vin rouge. S'il bruinait2, je m'abritais dans un café Biard, parmi des maç ons qui puisaient dans des gamelles; je me ré jouissais d'é chapper au cé ré monial des repas de famille; en ré duisant la nourriture à sa vé rité, il me semblait faire un pas vers la liberté. Je regagnais la Bibliothè que; j'é tudiais la thé orie de la relativité, et je me passionnais. De temps en temps, je regardais les autres lecteurs, et je me carrais avec satisfaction dans mon fauteuil: parmi ces é rudits, ces savants, ces chercheurs, ces penseurs, j'é tais à ma place. (...)
Moi aussi, je participais à l'effort que fait l'humanité pour savoir, comprendre, s'exprimer: j'é tais engagé e dans une grande entreprise collective et j'é chappais à jamais à la solitude. Quelle victoire! A six heures moins un quart, la voix du gardien annonç ait avec solennité: «Messieurs — on va — bientô t — fermer.» C'é tait chaque fois une surprise, au sortir des livres, de retrouver les magasins, les lumiè res, les passants, et le nain qui vendait des violettes à cô té du Thé â tre-Franç ais. Je marchais lentement, m'abandonnant à la mé lancolie des soirs et des retours. (...)
L'Université rouvrit ses portes. J'avais sauté une anné e3 et, sauf Clairant, je ne connaissais aucun de mes nouveaux camarades; pas un amateur, pas un dilettante parmi eux: tous é taient, comme moi, des bê tes à concours. Je leur trouvai des visages ré barbatifs et des airs importants. Je dé cidai de les ignorer. Je continuai à travailler à bride abattue4. Je suivais à la Sorbonne et à l'É cole normale tous les cours d'agré gation5 et, selon les horaires, j'allais é tudier à Sainte-Geneviè ve6, à Victor-Cousin6, ou à la Nationale6. Le soir, je lisais des romans ou je sortais. (...) Cette anné e, mes parents m'autorisaient à aller de temps en temps au spectacle le soir, seule ou avec une amie. Je vis l'É toile de Mer de Man Ray, tous les programmes des Ursulines7, du Studio 287 et du Ciné -Latin7, tous les films de Brigitte Helm, de Douglas Fairbanks, de Buster Keaton. Je fré quentai les thé â tres du Cartel8. (...) L'agré gatif9 d'allemand (m'avait dit mon amie Stepha) me reprochait de passer mon temps dans les livres: vingt ans c'est trop tô t pour jouer les femmes savantes; à la longue j'allais devenir laide! Elle avait protesté et elle s'é tait piqué e10: elle ne voulait pas que sa meilleure amie eû t l'air d'un bas-bleu" disgracié. (...) Je me mis à aller souvent chez le coiffeur, je m'inté ressai à l'achat d'un chapeau, à la confection d'une robe. Je renouai des amitié s. (...)
(Le jour du concours est arrivé.)
Nous nous installâ mes dans la bibliothè que de la Sorbonne. Je posai à cô té de moi une bouteille thermos pleine de café et une boî te de petits- beurre "; la voix de M. Lalande annonç a: «Liberté et contingence»; les regards scrutè rent le plafond, les stylos se mirent à bouger; je couvris des pages et j'eus l'impression que ç a avait bien marché. A deux heures de l'aprè s-midi, Zaza et Pradelle vinrent me chercher; aprè s avoir bu une citronnade au Café de Flore13, qui n'é tait alors qu'un petit café de quartier, nous nous promenâ mes longtemps dans le Luxembourg pavoisé de grands iris jaunes ei mauves. (...)
(Sé ance d'é tudes chez Jean-Paul Sartre.)
J'é tais un peu effarouché e quand j'entrai dans la chambre de Sartre; il y avait un grand dé sordre de livres et de papiers, des mé gots14 dans tous les coins, une é norme fumé e. Sartre m'accueillit mondainement: il fumait la pipe. (...) Il se chargea de nous expliquer le Contrat social15, sur lequel il avait des lumiè res spé ciales. A vrai dire, sur tous les auteurs, sur tous les chapitres du programme c'é tait lui qui, de loin, en savait le plus long; nous nous bornions à l'é couter. J'essayais parfois de discuter; je m'ingé niais, je m'obstinais (...) mais Sartre avait toujours le dessus. Impossible de lui en vouloir: il se mettait en quatre16 pour nous faire profiter de sa science. «C'est un merveilleux entraî neur intel- lectuel», notai-je. Je fus é berlué e par17 sa gé né rosité, car ces sé ances ne lui apprenaient rien, et, pendant des heures, il se dé pensait sans compter.
SIMONE DE BEAUVOIR. Mé moires d'une jeune fille rangé e. Примечания:
1. Паштет из свинины. 2. Если моросил мелкий дождь, похожий на туман. 3. " Перескочила" через курс. 4. Фигур Во весь опор, закусив удила. 5. Симона де Бовуар готовилась к общенациональному конкурсу на замещение должности преподавателя философии (l'agré gation de philosophie) в старших классах лицея. — Il y a aussi des agré gations de lettres, de grammaire, d'anglais, de mathé matiques, etc. 6. Крупные библиотеки Парижа. 7. Кинотеатры, специализирующиеся на показе авангардных фильмов. 8. " Картель" — группа режиссеров, которые оказали огромное влияние на театр в период между двумя мировыми войнами. В эту группу входили: Дюллен, Жуве, Питоефф и Бати. 9. Студенческий жаргон: участник конкурса на замещение должности преподавателя старших классов лицея. 10. Она немного рассердилась. 11. " Синий чулок". 12. Сухое печенье. 13. Кафе около церкви Сен-Жермен-де-Пре, которое позднее сделал известным Жан-Поль Сартр. 14. Жарг. Окурки. 15. " Общественный договор" — политический трактат Ж.-Ж.Руссо (1762). 16. Старался вовсю, делал все. 17. Разг. Поражена, потрясена.
ГРАММАТИКА___________________________
ПРОШЕДШЕЕ НЕЗАВЕРШЕННОЕ ВРЕМЯ (IMPARFAIT) (окончание)
I. — Глагол в imparfait может обозначать единичное действие в прошлом:
André dé cida de quitter Paris; et à 9 heures pré cises, IL PRENAIT le train.
II. — Imparfait может приближаться по значению к plus-que-parfait ré cent:
Les habitants QUITTAIENT à peine la maison, quand une bombe la dé truisit.
III. — Глагол в imparfait может обозначать действие, которое совершится к определенному моменту в прошлом (= futur presque immé diat):
Je bondis dans le wagon. Il é tait temps: le train PARTAIT quelques secondes plus tard.
IV. — Imparfait может приближаться по значению к conditionnel passé. В этом случае глагол в imparfait обозначает действие, которое чуть было не совершилось в прошлом:
Sans l'aide de mes camarades, j'é chouais (= j'allais é chouer, j'aurais é choué) a l'examen.
После условного союза si глагол в imparfait выражает:
а) Условие, предположение, которое может оправдаться, или предположение, которое не оправдалось; в этом случае придаточное предложение, как правило, зависит от главного, стоящего в условном наклонении:
Si J'É TAIS REÇ UE au concours, je serais nommé e professeur dans un lycé e.
б) Привычное действие в прошлом; в данном случае глагол главного предложения не стоит в условном наклонении, а союз " si" эквивалентен quand:
S'IL BRUINAIT, je m'abritais dans un café.
в) Пожелание, сожаление, предположение:
J'ai soif... si C'É TAIT une brasserie! — J'aime les livres... Ah! si J'AVAIS de l'argent! Nous sommes en retard... si NOUS PRENIONS un taxi?
УПРАЖНЕНИЯ
I) Замените глаголы в imparfait на глаголы в conditionnel passé: S'il n'avait pas fait si mauvais temps, je rentrais à pied chez moi. — Que l'examinateur eû t montré un peu d'indulgence, et Pierre é tait reç u. — Jean n'avait qu'à trouver une table vide, et on lui servait à boire sur-le-thamp. — Sans cette mauvaise note en travaux pratiques, tu é tais admissible. — Il suffisait de hâ ter le pas, et nous é vitions la pluie. — En montant au premier é tage, nous pouvions trouver une table libre
II) Замените глаголы в conditionnel passé на глаголы в imparfait: S'il avait trouvé un taxi à la station, il n'aurait pas descendu à pied la rue Soufflot, et il serait arrivé à l'heure au rendez-vous — Sans la pluie, je serais venu vous rendre visite. — Pour un peu, je me serais cru revenu au temps où je faisais mes é tudes au Quartier Latin — Avec un peu de chance, j'aurais é té reç u à l'agré gation.
III) Определите, в каких случаях глагол в imparfait с союзом " si" выражает предположение, а в каких — сожаление, предложение или пожелание: Si j'é tais reç u à l'agré gation, je pré parerais aussitô t mon doctorat — Quel temps é pouvantable1 Si encore j'avais un parapluie ou un impermé able! — Cette brosserie est pleine Si nous allions dans celle d'en face? — Le Quartier Latin, les é tudes, les discussions dans les brasseries Ah1 si ce temps-là pouvait revenir'
IV) Объясните употребление imparfait в следующих предложениях: II se croyait tiré d'affaire; et deux jours aprè s, il mourait. — Vous arrivez à point; un peu plus, je vous faisais appeler. — Aprè s cette longue maladie il se ré tablissait presque, quand une complication pulmonaire l'emporta.
V) Эссе. Quelles sont les habitudes sociales et les distractions des é tudiants dans votre pays: sé ances de club, fré quentation de brasseries ou de bars, organisation de repré sentations thé â trales, etc.?
СЛОВАРЬ
(Об жзаменах — существительное examen) Объясните значение выделенных слов: Le candidat s'est pré senté à l'examen du Diplô me supé - rieur, il a é té reç u. — L'examen (ou l'autopsie f.) du cadavre a permis de con- clure à un crime. — Le mé decin me fera un examen du poumon à la radio. — La police a fait sur lui une minutieuse enquê te, mais il a bé né ficié d'un non- lieu. - Je n'admets pas qu'on soumette ma vie privé e à une pareille inquisi- tion. — Des investigations dans l'immeuble ont ré vé lé l'origine de l'incendie. — Une perquisition au domicile de l'accusé a permis de dé couvrir des documents compromettants pour lui. — Les recherches des savants ont abouti à de grandes dé couvertes. — L'inspection de l'appartement a montré qu'il é tait habitable. — L'antiquaire a procé dé à l'expertise du tableau: c'est un faux (= il n'est pas authentique). — Les ingé nieurs travaillent à la prospection des terrains pé trolifè res.
ТЕКСТ 49
CHEZ LE RELIEUR
Juliette entra. Elle ne vit personne. A la place où rè gne le comptoir dans une boutique ordinaire, il y avait une longue table; quelques livres dessus, et des rognures1 de cuir. (...)
Un homme parut. A vrai dire, il avait l'air d'un monsieur, et beaucoup plutô t, malgré certains dé tails de vê tement, d'un mé decin de quartier, ou d'un architecte, que d'un artisan.
Juliette dé fit le paquet qu'elle avait apporté sous son bras. Un papier blanc; un papier de soie; un livre à couverture jaune. (...)
«C'est un livre auquel je tiens beaucoup», dit-elle.
Il lut le titre:
«Choix de Poé sies, de Paul Verlaine2. Ah! vous aimez la poé sie, Madame?»
Elle ne ré pondit pas. Elle vit à l'angle de la piè ce, sur une petite table, des livres é cartelé s3, dé chiqueté s, qu'on avait dû mettre dans cet é tat pour la reliure. Elle reprit presque anxieusement:
«II n'arrive jamais, au cours du travail, qu'un livre soit dé té rioré, gâ ché... sans qu'on le veuille?
— Mais non. Madame. En tout cas, je suis responsable...
— C'est que... je tiens trè s spé cialement à cet exemplaire-ci. Je voudrais ê tre sû re que...
— Soyez sans crainte. Madame. Quel genre de reliure souhaitez- vous?» (...)
Elle vit nettement la boutique, les laniè res de cuir sur les deux tables qui ressemblaient à des vestiges de cruauté 4; les livres mis en piè ces, dont sortaient, tordus en divers sens, des arrachements de fils.
«Je vais vous montrer quelques types de reliure; et des é chantillons de peau. Maintenant, vous me guideriez en m'indiquant le prix autour duquel vous voulez vous tenir.
— Ceci coû terait combien?
— Quelque chose comme ceci? Sans aucun ornement? Ce n'est pas un peu sé vè re pour des poé sies? En tout cas, c'est de trè s bon goû t. Sur le dos, vous ne voudriez pas un fer5? une fleur comme celle-ci par exemple?»
Juliette examina la petite fleur, finement creusé e en traits bleus et
rouges. (...)
«Non, tout à fait simple.
— Comme vous voudrez, chè re Madame. A l'inté rieur, je vous conserve la couverture et le dos, bien entendu. Et je vous mettrai un papier plus beau que celui-ci».
JULES ROMAINS. Les Hommes de Bonne Volonté. Le 6 octobre. Примечания:
1. Обрезки. 2. Поль Верлен — французский поэт (1844 - 1896), которого символисты считали своим предшественником. 3. Не сшитые, разделенные на отдельные тетрадки. 4. Следы пыток. 5. Тиснение, которым украшают кожаные переплеты и корешки книг.
ГРАММАТИКА___________________________
ПРЕДПРОШЕДШЕЕ ВРЕМЯ ИЗЪЯВИТЕЛЬНОГО НАКЛОНЕНИЯ (LE PLUS-QUE-PARFAITDE L'1NDICATIF) Напомним, что глагол в plus-que-parfait обозначает действие, завер- шившееся к определенному моменту в прошлом: A ce moment dé jà, le client avait quitté la boutique.
Таким образом, он часто обозначает прошедшее действие, предшест- вующее другому действию в прошлом:
а) Отдельное, единичное действие: l'enfant regretta amè rement ce qu'il AVAIT FAIT.
б) Повторяющееся, привычное действие: Toutes les fois qu'il avait bu un peu trop, il é tait de mauvaise humeur. — (Возможно употребление imparfait buvait, но при этом не будет выражено предшествование одного действия другому).
Так, в придаточном предложении plus-que-parfait заменяет passé composé, в случаях, когда глагол главного предложения употреблен в прошедшем времени (в частности, в passé simple или в imparfait de l'indicatif): Elle DÉ FIT (dé jà elle DÉ FAISAIT,) le paquet qu'elle AVAIT APPORTÉ.
Отметьте следующий оборот речи:
A PEINE AVAIT-ELLE DÉ FAIT le paquet (ИЛИ: EUT-ELLE DÉ FAIT) QUE le relieur PRIT le livre pour l'examiner.
После условного союза si глагол в plus-que-parfait выражает:
а) Невыполнимое условие, предложение, которое не реализова- лось; в таком случае обычно придаточное предложение предшествует главному: Si tu AVAIS VOULU, tu aurais ré ussi ton examen.
б) Привычное действие с оттенком предшествования (si = quand): S'il AVAIT BU un peu trop, il é tait de mauvaise humeur.
в) Неисполнимое желание, т.е. сожаление (глагол в plus-que-parfait употреблен в простом предложении, без главного):
Ah! Si j'avais voulu!.. Si j'avais su!.. Si j'avais pu! Наконец, plus-que-parfait может приближаться по значению к conditionnel passé: un pas de plus, ET IL AVAIT DÉ PASSÉ la limite.
УПРАЖНЕНИЯ
I) Объясните употребление plus-que-parfait: — Les braves gens avaient pré dit cent fois à ce paresseux qu'il finirait par se ruiner. — Les mauvais garç ons payè rent trè s cher les mé faits qu'ils avaient commis. — Depuis cette é poque, le chauffeur n'avait plus fré quenté les café s. Mais un beau jour, la tentation le reprit. — Henriette, qui avait fait relier un volume de poé sies, l'offrit à son mari pour sa fê te. — Quand j'é tais riche, jadis, je faisais relier tous les livres qu'on m'avait offerts.
II) Объясните значение глаголов в plus-que-parfait с союзом " si": Si Panurge avait eu l'imagination moins fé conde, il n'aurait pas inquié té tous ceux qui l'approchaient. — Si Mme Plumet n'avait pas soigné son chien avec é nergie, il serait mort de cet accident. — Ah! disait l'instituteur, si votre fils avait suivi mes conseils!.. — Ah! disaient les sergents du guet, si nous avions pu saisir ce Panurge!..
III) Поставьте словосочетание «on raconte» в imparfait и перепишите текст, соблюдая правила согласования времен: On raconte que Panurge a rassemblé quelques mauvais garç ons, les a fait bien boire et les a emmené s devant l'abbaye Sainte- Geneviè ve. Puis, quand le guet est arrivé, ils ont lancé un chariot sur la pente de la colline et ont mis par terre les pauvres sergents.
IV) Поставьте глаголы в скобках в нужное время: Les enfants lurent d'un trait les livres que leur parrain leur (offrir). — Elle lisait trè s vite tous les livres qu'on lui (offrir) [deux formes possibles]. — A peine lui (apporter) [deux formes possibles] le livre, qu'elle se mit à le lire.
V) Перепишите текст «A la Cité universitaire», начиная со слов: «Des chiffres» до слов: «... une seconde question», поставив глагол «l'interrompit» в настоящее время. Соблюдайте согласование времен.
VI) Эссе. Sur le modè le du texte «Chez le relieur», imaginez un dialogue entre un marchand de tableaux ou un marchand de disques et leurs clients.
ТЕКСТ 50
LUXEMBOURG
Je dis Luxembourg, j'appelle Luxembourg Feuilles fraî ches, battements d'ailes1, Reines de pierre2, vases de pierre, Et ton dos de grange3, é trange Odé on — Soleil dé jà chaud —
Sifflet d'un enfant, sifflet d'un agent —
Sœ urs de chanté, toutes en noir, qui passent
Avec une vieille demoiselle, en noir, elle aussi.
Luxembourg, jeunesse des autres,
Un jeune homme dort, en chemise de cow-boy,
Face au soleil, dort et se dore —
Un pensionnat passe dans la poussiè re
Conduit par un pion4 —
Oh! beau jeune homme, sens-tu le printemps? Des couples assis, dé sordre de plage —
On amè ne des chaises, des charreté es de chaises,
C'est le printemps —
Un homme seul a l'air de chercher —
Ce n'est pas naturel, un homme seul
En ce beau jardin —
Des é tudiants passent, vestes sur l'é paule,
Un enfant tombe: «Faut pas pleurer, coco!»,
Les fleurs des marronniers ont la couleur des feuilles —
Devant moi l'ombre
De mon chapeau, de mes é paules,
D'une fumé e de cigarette —
En moi, des vers passé s, des vers a nous,
Qui s'en reviennent.
Beau jour d'Avril, jambes croisé es6.
PAUL AUROUSSEAU. Amour de Paris. O.Perrin.
Примечания:
1. Смысл: " Когда я говорю: " Люксембург", — мне представляются молодые листья, хлопанье крыльев голубей и других птиц, что живут в парке". 2. Статуи королев. 3. Крыша театра Одеон похожа на крышу риги. 4. См. стр. 121. примечание 9. 5. Разг. " малыш" — ласковое обращение к ребенку. 6. Beau jour d'avril, que je savoure, assis, jambes croisé es.
IX
ОТ СЕН-ЖЕРМЕН-ДЕ-ПРЕ ДО ЭЙФЕЛЕВОЙ БАШНИ
ТЕКСТ 51
FOIRE SAINT-GERMAIN
II y avait jadis, à Paris, deux foires principales: la foire Saint-Laurent qui se tenait, vers le 15 aoû t, dans le quartier Saint-Lazare, la foire Saint- Germain, à partir de fé vrier. Seule, celle-ci a lieu encore aujourd'hui ven Pâ ques, dans le quartier Saint-Sulpice-Saint-Germain-des-Pré s. La foire se tenait du 3 fé vrier jusqu'à la semaine de la Passion, à l'emplacement du marché Saint-Germain actuel. On construisait là chaque anné e deux galeries qui avaient prè s de 200 mè tres de longueur. On y voyait des montreurs de singes, des montreurs de marionnettes, des phé nomè nes de toutes sortes. Le premier rhinocé ros qu'on ait montré à Paris [le fut] au coin de la rue de Tournon et de la rue des Quatre-Vents.
Là aussi s'é levaient de petits thé â tres traditionnellement en guerre avec le pouvoir. Le conflit durait depuis 1697. Les gens de la foire, à cette date, se mirent à jouer le ré pertoire de la Comé die-Italienne qui venait d'ê tre fermé e1: la Comé die-Franç aise se fâ cha: «La Foire Saint- Germain, disait-elle, dé tournait le public». Elle fit interdire les piè ces. — Les forains2 s'inclinè rent. Ils jurè rent de ne plus jouer de «piè ces». Mais ils jouè rent des «scè nes» sans unité de lieu ni de temps3: la Comé die-Franç aise fit interdire les scè nes et les dialogues, quels qu'ils fussent4. — Les forains dé cidè rent de jouer des monologues. Un acteur seul parlait tandis que les autres faisaient des gestes: la Comé die- Franç aise fit interdire les monologues. —Les forains «se ré fugiè rent dans le galimatias»5. Ils prononç aient des mots inintelligibles, «avec le ton convenable»: la Comé die-Franç aise fit interdire le galimatias. — Les forains inventè rent la piè ce à é criteaux: pour chaque ré plique, un é criteau descendait du plafond: la Comé die-Franç aise fit interdire les piè ces à é criteaux. [A la fin, il ne resta plus aux forains que la pantomime, totalement muette, où ils excellaient.]
D'aprè s Alain Decaux. Paris-Presse, 1954. Примечания:
1. Venait de + l'infinitif a la valeur d'un plus-que-parfait ré cent. 2. Ярмарочные торговцы и актеры, выступающие на ярмарках. Однако у слов forain и foire (ярмарка) разные корни, несмотря на внешнее сходство. 3. В классическом театре существовало правило " трех единств": единства места, действия и времени. Действие пьесы должно происходить в одном месте и укладываться в одни сутки. 4. См. грамм, стр. 79. 5. Галиматья, ахинея.
ГРАММАТИКА__________________________
ПРОСТОЕ ПРОШЕДШЕЕ ВРЕМЯ И ПРОШЕДШЕЕ НЕЗАКОНЧЕННОЕ ВРЕМЯ (PASSÉ SIMPLE ET IMPARFAIT)
I. Простое прошедшее время (passé simple) почти не употребляется в разговорном языке.
В письменном языке глагол в passé simple обозначает единичное действие в прошлом, не подчеркивая ни длительности или повторяемо- сти действия, как imparfait, ни связи этого действия с настоящим време- нем, как passé composé:
La Comé die-Franç aise FUT FONDÉ E en 1680 par ordre de Louis XIV. — Autrefois le thé â tre INTERROMPAIT SES repré sentations pendant le carê me. — Ré cemment, la Comé die-Franç aise A INSCRIT deux nouvelles piè ces à son ré pertoire.
II. — В повествовании: a) passé simple вводит череду последова- тельных действий:
Les gens de la foire SE MIRENT À jouer le ré pertoire de la Comé die- Italienne: la Comé die-Franç aise SE FÂ CHA. Elle FIT interdire les piè ces. Les forains S'INCLINÈ RENT.
6) Imparfait выражает причину:
«La Foire Saint-Germain DÉ TOURNAIT le public.»
или используется для описания персонажей и действий:
Un acteur seul PARLAIT, tandis que les autres FAISAIENT des gestes.
III. — Протяженность, повторяемость. — Глагол в passé simple может обозначать действия, которые длились или повторялись в про- шлом, но в таком случае он должен сопровождаться обстоятельством времени, поскольку passé simple не указывает ни на протяженность действия, ни на его повторяемость; оно лишь обозначает, что действие совершилось в прошлом:
La foire SE TINT pendant des anné es à l'emplacement du marché Saint-Germain actuel. — ON Y VIT chaque anné e des montreurs de singes, des montreurs de marionnettes.
Imparfait, напротив, является показателем продолжительности или привычности действий и событий:
La foire SE TENAIT sur l'emplacement du marché St. -Germain.
УПРАЖНЕНИЯ
I) Найдите в тексте для чтения следующие глаголы и объясните употребление imparfait: Se tenait — construisait — avaient — s'é levaient — durait — dé tournait — prononç aient — descendaient.
И) Поставьте следующие глаголы в passé simple: se tenait — construisait - s'é levaient — prononç aient — descendaient, и объясните, какой новый оттенок получают сами глаголы и вся фраза.
III) В следующих предложениях поставьте глаголы сначала в imparfait а затем в passé composé, и отметьте разницу в значениях одного и того же глагол; в зависимости от употребленного времени: On vit souvent les petits thé â tres ei guerre avec les grands. Ainsi la Comé die-Italienne fut en conflit avec la Comé die Franç aise. Celle-ci craignait de perdre son public, et empê cha les forains de jouer de piè ces. Et, quand les forains se mirent à repré senter simplement des scè nes et de dialogues, interdiction leur fut faite aussitô t de concurrencer, d'une maniè re ou d'uni autre, les Comé diens Franç ais.
IV) По образцу первых восьми строк текста для чтения составьте несколько предложений о первых показательных полетах аэропланов.
V) Разделите текст для чтения (от слов: les gens de la foire... и до конца) на несколько частей, каждая из которых могла бы представлять собой один акт комедии.
VI) Эссе. Imaginez un dialogue entre un forain et un acteur de la Comé die- Franç aise aprè s l'interdiction des «piè ces à é criteaux».
СЛОВАРЬ
(Устойчивые словосочетания и фразеологические обороты с глаголом jouer). Объясните значение выделенных фразеологизмов: Ne jouez pas avec votre vie: pensez à vos enfants. — Ces imprudences finiront par vous perdre: vous jouez avec le feu! — Si vous voulez jouer au plus fin avec moi, c'est peine perdue, je dé jouerai tous vos calculs. — Avec un homme aussi rusé il faut ê tre attentif et jouer serré. — Mon pneu est encore crevé! Dé cidé ment je joue de malheur! — Quelle foule devant ce camelot! mais en jouant des coudes, j'arriverai bien au premier rang! — Ces voyous ont joué du couteau: et l'un d'eux est à l'hô pital. — Je ne peux plus ouvrir la porte à cause de l'humiité: le bois a joué. — Cet homme m'a joué, j'aurai ma revanche! — Si vous vous jouez de moi, gare à vous! — II aurait joué jusqu'à sa chemise! aussi est-il ruiné. — Inutile dé jouer la comé die, je sais que vous ê tes un paresseux.
ТЕКСТ 52
LE PETIT VILLAGE
Le sixiè me arrondissement est surtout un quartier de couvents, d'instituts religieux (Université catholique) de librairies de pié té. Il a gardé un aspect assez provincial.
Le vieux Paris ré siste encore dans le VI-е, car le cher passé ne disparaî t pas seulement sous la pioche des dé molisseurs. Mille choses le tuent aussi sû rement: un «lavatory»1 flambant neuf2 qu'on installe dans une ancienne rue, un é tablissement de bains avec sa faç ade de briques claires et vernissé es, un é blouissant magasin où l'on vend des bicyclettes, un bar plein de glaces, de lampes et de refrains nasilles3 par un phonographe, un magasin où l'on expose des disques et des appareils de T. S.F.4.
Parmi toutes les boutiques devant lesquelles on s'arrê te un peu il y en a qui sont exactement à leur place dans ce quartier et qui vous font faire un rê ve tranquille. Ce sont les petites merceries du VI-е arrondisse- ment...
On peut penser qu'on s'est é garé à travers les ruelles d'une pré fecture de seconde classe" 5. Si l'hiver les dé sole6, on se dit qu'elles doivent ê tre charmantes à la belle saison, et qu'il y a certainement des lilas et des rosiers dans leur jardin qu'on n'aperç oit pas. La ville doit compter trente mille â mes provinciales et calmes. Sauf les toits rouges et neufs des maisons nouvellement bâ ties, tout y est doux et fané. (...)
On imagine ainsi, en pleine capitale, une ville de province, parce qu'on a vu la devanture d'une petite mercerie du Vl-e.
Dans les ré cits, les merceries sont toujours.petites. Les hô tels, les chemiseries ou les restaurants peuvent ê tre grands, mais la mercerie est une boutique modeste à l'aspect endormi et provincial.
C'est là un commerce tranquille et qui convient à une femme veuve ou à une ancienne demoiselle. La boucherie exige un boucher robuste et sanguin, le boucher classique, haut en couleur7, avec son tablier taché de sang et son couteau sur le ventre. Dans chaque boulangerie, il y a un boulanger enfariné; le né goce des vins et des spiritueux ré clame un gaillard qui peut descendre une futaille à la cave... — [Mais] il n'y a pas de mercier, une merciè re y suffit. Une paix que rien ne trouble rè gne dans la boutique. Les tiroirs où sont les aiguilles, les pelotes de laine et les bobines de fil, les boutons cousus sur des cartons, sont faciles à ranger. Tout est menu, dé licat, et dans l'humble magasin, il y a toujours sur le comptoir, dans un vase bleu, un brin de mimosa de Nice, une rosé de Provins8 ou un pâ le rameau de lilas de Paris. Les merceries du VI-е sont sœ urs des herboristeries9.
LÉ O LARGUIER. Saint-Germain-des-Pré s, mon Village.
Примечания:
1. В английском языке это слово обозначает уборную. Но во Франции оно обозначает парикмахерскую 2. Разг. Ослепительно новый, " с иголочки" 3. Гнусавые. 4. Té lé phonie (ou Té lé graphie) Sans Fil: радиотелефон (букв беспроволочный телеграф). 5. Второсортной. 6. Делает улицы безлюдными, пустынными (тот же корень, что и в слове solitude). 7. Краснолицый 8 1 ородок в 90 км на восток от Парижа, славшся своими средневековыми зданиями и розами. 9. Магазины лекарственных трав.
ТЕКСТ 53
L'ACADÉ MIE FRANÇ AISE
(Les Franç ais plaisantent souvent cette vé né rable institution cré é e par Richelieu. Mais ils en sont fiers. Et le titre d'Acadé micien impose encore un certain respect.)
Cré é e le 29 janvier 1635, l'Acadé mie fut placé e sous la protection du Cardinal de Richelieu.
Le cé ré monial de ré ception est fort ancien. Il fut ainsi dé crit par Voltaire:
«Ce que j'entrevois dans ces beaux discours, c'est que le ré cipien- daire1 ayant assuré que son pré dé cesseur é tait un grand homme, que le Cardinal de Richelieu é tait un grand homme, le chancelier Sé guier (deuxiè me protecteur de l'Acadé mie), un assez grand homme, le direc- teur lui ré pond la mê me chose et ajoute que le ré cipiendaire pourrait bien ê tre aussi une espè ce de grand homme.»
Tous les é lus, quelle que soit leur origine (exception faite pour les ecclé siastiques), revê tent, les jours de cé ré monies, l'habit vert ou plutô t l'habit noir à broderies vertes. Napolé on I-er, qui n'imaginait pas de dignité sans uniforme, accorda aux acadé miciens une grande et une petite tenue. Ils n'en possè dent plus qu'une, qui coû te, à l'heure actuelle, des prix astronomiques2.
Le dé licieux Robert de Fiers auteur [avec Gaston de Caillavet] de L'Habit vert, reproduit sur scè ne une ré ception à l'Acadé mie. L'heureux é lu proclame:
«Avec quelle sé ré nité je considè re dé sormais l'existence! Suis-je^ inquiet de ma santé? J'aperç ois parmi vous un savant physiologiste. Souhaité -je4 obtenir un sursis'' pour l'un de mes serviteurs? Voici un gé né ral. Rê vé -je une croisiè re en yacht? Voici un amiral. Suis-je aimé? Voici un poè te. Suis-je trompé? Voici un philosophe. Ai-je commis un
acte dé lictueux6? Voici un grand avocat. Ai-je besoin de scepticisme1? Voici un homme politique. Ai-je le dé sir de me venger de mon ennemi? Voici un cé lè bre philanthrope8. Ai-je envie de me confesser? Voici un é vê que...»
Bien entendu, Robert de Fiers devint acadé micien et Gaston de Caillavet dut seulement à la mort de ne point le devenir.
D'aprè s AURÉ UEN PHILIPP. Air-France Revue. Примечания:
1. Новый, только что избранный член Академии 2. Разг. Астрономическую цену. 3, 4. Si je suis... si je souhaite. 5. Отсрочка от военной службы. 6. Qui est un dé lit (преступное деяние). 7. Скептицизма, утраты иллюзий (le scepticisme, c'est le doute. Le contraire est la certitude). 8. Филантроп - тог, кто любш гюдей и стремится приносить им добро. Антоним: misanthrope (мизантроп).
ТЕКСТ 54
BALZAC CANDIDAT À L'ACADÉ MIE
Voici ce que Victor Hugo nous a raconté hier, 2 mars 1877, en souvenir d'un grand é crivain:
«Je passais en voiture dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, quand, devant l'é glise, j'aperç us M. de Balzac qui me faisait signe d'arrê ter. Je voulus descendre; il m'en empê cha et me dit, en me prenant les mains:
«Je voulais aller vous voir. Vous savez que je me porte à l'Acadé mie?
— Non.
— Eh bien, je vous le dis. Qu'en pensez-vous?
— Je pense que vous arriverez trop tard. Vous n'aurez que ma voix.
— C'est surtout votre voix que je veux.
— Ê tes-vous tout à fait dé cidé?
— Tout à fait.»
Balzac me quitta. L'é lection é tait dé jà à peu prè s convenue; des noms trè s litté raires s'é taient rallié s, pour des motifs politiques, à la candidatufe de M. Vatout. J'essayai de faire de la propagande pour Balzac; je me heurtai à des idé es arrê té es et n'obtins aucun succè s. J'é tais contrarié de voir un homme comme Balzac ré duit à une seule
voix, et songeais, que si j'en obtenais une seconde, je cré erais dans son esprit un doute favorable pour chacun de mes collè gues.
Comment conqué rir cette voix?
Le jour de l'é lection, j'é tais assis auprè s de l'excellent Pongerville, le meilleur des hommes; je lui demandai à brû le-pourpoint:
«Pour qui votez-vous?
— Pour Vatout, comme vous savez.
— Je le sais si peu, que je viens vous demander de voter pour Balzac.
— Impossible.
— Pourquoi cela?
— Parce que voilà mon bulletin tout pré paré: Voyez: Vatout.
— Oh! cela ne fait rien.»
Et sur deux carré s de papier, de ma plus belle é criture, j'é crivis: Balzac.
«Eh bien? me dit Pongerville.
— Eh bien, vous allez voir.»
L'huissier qui recueillait les votes s'approcha de nous, je lui remis un des bulletins que j'avais pré paré s. Pongerville tendit à son tour la main pour jeter le nom de Vatout dans l'urne; mais une tape amicale que je lui donnai sur les doigts fit tomber son papier à terre. Il le regarda, parut indé cis, et comme je lui offrais le second bulletin sur lequel é tait é crit le nom de Balzac, il sourit, le prit et le donna de bonne grâ ce».
Et voilà comment Honoré de Balzac eut deux voix au dé pouillement du scrutin de l'Acadé mie.
RICHARD LESCLIDE. Les Propos de Table de Victor Hugo..
ГРАММАТИКА__________________________
ПРЕДШЕСТВУЮЩЕЕ ПРОШЕДШЕЕ ВРЕМЯ
(LE PASSE ANTÉ RIEUR)
I. — Напомним, что глагол в passé anté rieur, как и глагол в plus-que- parfait, обозначает действие, которое завершилось к определенному моменту в прошлом. Но на практике употребление passé anté rieur отличается от употребления plus-que-parfait; они почти никогда не заме- няют друг друга.
В придаточных предложениях passé anté rieur употребляют только после союзов или словосочетания, выражающих временные отношения: quand, lorsque, aprè s que, aussitô t que, dè s que, à peine (с инверсией подлежащего)... que — и только если глагол главного предложения стоит в passé simple: DÈ S qu'il eut aperç u Balzac, Victor Hugo voulut descendre. — A PEINE EUT-IL APERÇ U Balzac, qu'il voulut descendre.
II. — В независимом предложении глагол в passé anté rieur обозначает результат какого-либо единичного действия, совершившегося очень быстро; при этом необходимо употребление наречий времени: bientô t, vite, en un instant: Victor Hugo EUT VITE DÉ CIDÉ de voter pour Balzac.
В таких случаях в разговорном языке вместо passé anté rieur исполь- зуют passé surcomposé. IL A EU VITE PRIS sa dé cision.
УПРАЖНЕНИЯ
I) Замените глаголы в passé anté rieur на глаголы в passé surcomposé и глаголы passé simple на глаголы в passé composé: Quand les enfants eurent regagné le logis, la mè re se sentit soulagé e. — Dè s que j'eus sonné a la porte, mon ami accourut m'ouvrir. — Dè s que le comé dien eut terminé sa tirade, les bravos é clatè rent.
II) Поставьте глаголы в скобках в соответствующее время: Aprè s que Richelieu (fonder) l'Acadé mie franç aise, il la plaç a sous sa protection. — Dè s que le chat (apercevoir) la souris, il a bondi sur elle. — Lorsque Robert de Fiers (é crire) sa comé die, certaines gens pensè rent qu'il se fermait les portes de l'Acadé mie franç aise. — Quand Victor Hugo (pré parer) les deux bulletins, il en remit un à son collè gue.
III) Составьте простые предложения, поставив данные ниже глаголы в passé anté rieur и добавив следующие наречия времени: vite, bientô t, en un instant, en un clin d'œ il: Avaler (le verre de vin) — é crire (la lettre de dé mission) — (les journaux) ré pandre (la bonne nouvelle) — (la maî tresse de maison) mettre (la table).
IV) В получившихся предложениях поставьте глаголы в passé simple и объясните, как изменилось их значение.
V) Поставьте глаголы из упражнения IV в passé surcomposé и объясните, как изменилось их значение по сравнению с предложениями из упражнения III.
VI) Преобразуйте данные предложения, заменив в них наречия времени наречием à peine... que: Dè s qu'il eut appris son é lection, il se fit faire un «habit vert». — Aussitô t aprè s son discours de ré ception, les bravos é clatè rent. — Dè s mon entré e, je sentis que j'allais ê tre mal accueilli. — Lorsque les bulletins eurent é té dé posé s dans l'urne, on connut le nom de l'é lu.
VII) Эссе. Imaginez les é motions par lesquelles passe un candidat (à l'Acadé mie, à la dé putation, etc.) avant le vote, pendant le dé
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