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Les changements de structure politique et sociale






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È. Ä. Ìàòüêî

 

 

L’HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇ AISE

LE MOYEN FRANÇ AIS

LE FRANÇ AIS CLASSIQUE

___________________________________________

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Ãðîäíî 2006

 

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È. Ã. Áóðëûêî

 

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Ìàòüêî, È. Ä.

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L’histoire de la langue franç aise. Le moyen franç ais. Le franç ais classique. = Èñòîðèÿ ôðàíöóçñêîãî ÿçûêà: Ó÷åá. ïîñîáèå / È. Ä. Ìàòüêî. – Ãðîäíî: ÃðÃÓ, 2006. – ñ.

 

 

ISBN 985-417-

 

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ISBN 985-417- © Ìàòüêî È. Ä. 2006

 

LE MOYEN FRANÇ AIS (XIV e – XV e ss.)

L’HISTOIRE EXTERNE

 

Les principaux é vé nements politiques et sociaux des XIV – XV ss.

1337 – le dé but de la guerre de Cent Ans

1348–58 – la Peste noire

1358 – l’insurrection parisienne (Etienne Marcel)

1360–1380 – (sous Charles V) la reconquê te du royaume avec Du Gueslin

1378–1417 – le Grand Schisme d’Occident

1429–31 – Jeanne d’Arc

1453 – Constantinople prise par les Turcs

1453 – la fin de la guerre de Cent Ans

1493 – la dé couverte de l’Amerique par Christophe Colombe

1494 – la premiè re campagne d’Italie

Les changements de structure politique et sociale

Avec les XIVe et XVe ss., la France entre dans une pé riode de son histoire particuliè rement é prouvante: famines, é pidé mies, ré voltes, guerres vont se succé der pendant plus d’un siè cle.

Dè s le XIII s., l’essor des villes transforma peu à peu l’organisation de la socié té fé odale qui reposait sur les liens personnels unissant un suzerain à un vassal: avec le dé but de la spé cialisation des mé tiers (jusque-là, un mê me serviteur travaillait la terre, fabriquait des ouils, cousait des vê tements, dé coupait les bê tes de boucherie, etc.), des confré ries urbaines socioprofessionnelles se formaient, les bourgeois obtinrent pour leur villes des privilè ges é conomiques et juridiques qui concurrenç aient les pouvoirs seigneuriaux.

Vers le XIV e s., le dé veloppement de l’artisanat et de diffé rentes industries fut tel qu’il né cessita l’extension des relations é conomiques et commerciales. Cependant, le morcellement territorial et l’indé pendance des fiefs fé odaux et des villes (communes autonomes) cré aient un obstacle à la fondation d’un marché commun inté rieur et aux relations commerciales avec d’autres pays.

Au dé but du XIV e s. Philippe le Bel (1268–1314) ré ussit à agrandir le royaume en ré unissant sous le pouvour royal de nombreuses contré es (la Champagne, la Brie, la Navarre, etc.). Il se dressa contre la puissance des papes, grands proprié taires terriens de l’é poque, ayant confisqué plusieurs terres et entrepris certaines mesures anticlé ricales. Depuis, la bourgeoisie et les villes furent redevables d’une contribution ré guliè re à la couronne, ce qui les plaç a sous la dé pendance é troite du roi. La centralisation se poursuivait avec succè s: furent constitué s le Conseil du roi, le Parlement de Paris et des Parlements dans les provinces, les é tats gé né raux et les é tats provinciaux. La vieille socié té fé odale se trouva é branlé e et un nouvel idé al social, moral et intellectuel commenç a à naî tre.

La guerre de Cent Ans (1337 – 1453)

Ce long conflit entre la France et l’Angleterre a pour origine un conflit fé odal (les rois d’Angleterre é taient vassaux des rois de France) doublé d’une querelle dynastique (le roi d’Angleterre ré clamait la couronne de France). En 1328, le dernier des Capé tiens (Charles IV) mourut sans hé ritier. Le roi d’Angleterre fit valoir ses droits à la succession, mais Philippe VI de Valois fut pré fé ré par les princes franç ais et é lu roi de France (1337). Dè s lors, deux rois de langue franç aise se disputè rent le royaume de France jusqu’en 1453; ce fut la guerre de Cent Ans.

La longue guerre de Cent Ans affaiblit la monarchie franç aise, qui perdit plusieurs provinces au profit de l’Angleterre jusqu’à ce que les interventions du conné table Du Guesclin (1320–1380), homme de guerre breton au service du roi de France et type du parfait chevalier, et plus tard de Jeanne d’Arc (1412–1431), redonnè rent dé finitivement l’avantage au roi de France; ce dernier reprit progressivement Paris (1436), la Normandie (1450), la Guyenne (1453). Ainsi, la France ré cupé ra-t-elle son territoire, annexé depuis le XII e s. par l’Angleterre.

Mais le royaume franç ais paya trè s cher sa victoire sur les Anglais. La guerre de Cent Ans retarda de beaucoup le dé veloppement é conomique de l’é tat: elle ravagea le pays tout entier et ruina l’agriculture, occasionnant la famine et la peste, dé cimant le tiers de la population. La noblesse elle-mê me perdit prè s des trois quarts de ses effectifs, permettant ainsi aux bourgeois, enrichis par la guerre, d’acheter des terres et de s’anoblir.

Aux insuccè s du dé but de la guerre s’ajouta le mé contentement du peuple, des bourgeois de villes et des grands seigneurs. Le milieu du XIV e s. connaî t les soulè vements du peuple contre le joug fé odal et les abus des nobles, contre les bandes armé es qui ravageaint le pays sous le couvert de la guerre de Cent Ans. Dans les provinces au Nord-Ouest de Paris, en 1358, eut lieu une ré volte paysanne dé nommé e la «Jacquerie» (du nom de Jacques donné aux paysans). A Paris, le soulè vement des artisans et bourgeois contre les gros impô ts et le pouvoir royal fut dirigé par Etienne Marcel. Mais les nobles avec l’appui des Anglais ré duirent les rebelles à l’obé issance.

La guerre de Cent Ans contre les Anglais fit naî tre un fort sentiment nationaliste, tant en France qu’en Angleterre. En France il se dé veloppa un mouvement populaire pour la libé ration du pays (campagnes de Jeanne d’Arc).

En Angleterre au XIV e s. le franç ais perdit progressivement le statut de langue dominante, en ré action contre la France. Cela se traduisit par le remplacement du franç ais dè s 1363, au parlement de Londres: en 1363 la session du Parlement anglais s’ouvrit par le discours en anglais (dé jà en 1362 Edouard III permit qu’on plaide en anglais devant le parlement anglais). Henry IV fut le premier roi de langue maternelle anglaise; Henry V fut le premier roi d’Angleterre à utiliser l’anglais dans les documents officiels; il é crivit son testament en anglais. Mais le franç ais continua à ê tre employé oralement à la cour anglaise, car la plupart des reines d’Angleterre venaient de France. Et il demeurera né cessaire pour les postes importants jusqu’au XVI e s. grosso modo.

Le franç ais é tait donc de moins en moins maternel en Angleterre, il devait ê tre soutenu par un enseignement spé cifique. Cela faisait augmenter le nombre de traité s didactiques ou é pistolaires, visant à professer le franç ais (par ex., vers 1400 apparaî t Donait franç ois de John Barton: grammaire en forme de dialogues, questions / ré ponses; ré digé e d’aprè s le modè le latin). De tels ouvrages repré sentent une source importante des donné es sur la langue franç aise de l’é poque.

Il existe une curieuse hypothè se lancé e par Henriette Walter dans son livre Honni soit qui mal y pense que, sans l’intervention de Jeanne d’Arc, les Anglais resté s en partie francophones auraient pu adopter dé finitivement le franç ais et transporter plus tard cette langue dans les futurs É tats-Unis d’Amé rique et ailleurs. Mê me s’il ne s’agit là que d’une hypothè se, les chances du franç ais de s’implanter en Angleterre auraient é té incontournables. Soit le duc de Bourgogne, soit le roi d’Angleterre aurait occupé le trô ne de France en lieu et place des Valois; or, les deux pré tendants parlaient le franç ais. Ayant conservé la moitié de leurs terres en France, les rois-anglais-de-langue-maternelle-franç aise n’auraient pas eu cette ré action anti-franç aise qu’ils ont dé veloppé e par la suite, une fois «bouté s hors de France» par Jeanne d’Arc. Autrement dit, la conquê te de la France par les Anglais auraient assuré la pé rennité du franç ais en Angleterre grâ ce à la fusion des deux royaumes. Dans ce cas, le franç ais aurait certainement dominé sur l’anglais. Par la suite, la ré partition mondiale des langues aurait aujourd’hui une toute autre apparence.

L’essor d’aprè s-guerre

A la suite des derniers combats, la France ré cupé ra toutes ses terres sauf la ré gion de Calais. La guerre contribua à la consolidation du pays. Louis XI (1461 – 1483), pragmatique et rusé, fut un des principaux constructeurs de l’unité nationale. Il ré unit presque toutes les provinces de France en un Etat national ayant supprimé les fiefs et le pouvoir illimité des seigneurs. La Provence, la Bourgogne et la Bretagne furent rattaché es à la France. Cela fait, l’unification du pays fut accomplie à la fin du siè cle: à la mort du roi Louis XI en 1483 le domaine royal coï ncide presque avec la France actuelle.

Les industries et les sciences connurent un nouvel essor reprenant le cours du dé veloppement amorcé à la fin du XIII e s. et retardé par la guerre de Cent Ans.

Au XV s., naî t un nouvel art de vivre. Le dé cor de la vie se transforme dans le sens du mieux-ê tre, du confort, voire du luxe, avec un certain caractè re ostentatoire. La moinde dé marche humaine traduit cette transformation. Dans le costume d’abord. Les draps lourds cè dent la place à la fine draperie, aux soieries, au linge dé licat, faç on de Damas ou de Venise, aux belles fourrures. La mode parisienne fait dé jà prime; elle est recherchait à l’é tranger, notammant par les Anglais. Les cours royales et princiè res constituent des foyers d’é lé gance. Le luxe de l’alimentation aussi: abondance de viandes, plats raffiné s, vins fins, fruits exotiques, sucreries. Le mobilier devient plus soigné: tables en bois de cyprè s, ivoires, vases d’é tain, tapisserie de haute lisse à personnages ne sont pas monopole de princes et ornent les demeures bourgeoises.

Depuis le milieu du XV s., la maison urbaine s’embellit. La fiè vre de construction de l’aprè s-guerre ne s’apaise pas. La maison garde son pignon, mais gagne en é lé vation; les piè ces, plus nombreuses, sont dé sormais faites pour recevoir; la pierre, d’abord ré sé rvé e aux soubassements, gagne les é tages. Les villes, ainsi, s’embellissent: on pave les rues de pierre, on é loigne les abattoirs, on multiplie les fontaines. L’architecture civile prend son essor, mais la part de Dieu reste toutefois la plus grande.

L’extension du francien

Dans une France qui n’é tait pas encore centralisé e, Paris occupait, aux XIV e – XV e ss., une place pré pondé rante sur le plan intellectuel. Situé e au carrefour des routes, la ville é tait ainsi largement ouverte aux influences exté rieures, tandis que son emplacement privilé gié assurait son essor é conomique. Les imprimeries se multipliaient, les groupes de discussion et d’é tudes fleurissaient à Paris. Ce sont ces donné es à la fois spirituelles et maté rielles qui expliquent le dé veloppement des arts, des lettres et des sciences surtout au centre du pays.

La tendance à la cenralisation du pays contribua à l’extension des dialectes de l’Ouest y compris le francien. Les Franç ais, s’ils é taient instruits, n’é crivaient donc plus en franç ais dialectal, c’est-à -dire dans les langues d’oï l, mais en franç ais ou en latin.

Les domaines de l’expansion gé ographique ainsi que les fonctions accomplies par le franç ais dans la socié té franç aise de l’é poque s’é largissaient aux dé pens du latin. Dè s l’é poque de Philippe le Bel, on avait commencé à employer le francien (franç ais) pour les actes officiels, aux parlements et à la chancellerie royale. Ainsi, dè s 1300, se constitua une langue administrative et judiciaire qui faisait dé jà concurrence au latin.

Le franç ais est largement employé dans les é dits, les ordonnances, etc., afin que la documentation officielle soit intelligible partout et à tous dans le royaume de France. Dans les tribunaux on avait facilement recours à la langue du peuple (par ex., Ordonnance de Moulins (28.12.1490) prescrit, art. 101, que les dé positions des té moins soient faites «en langage franç ais ou maternel»). Le franç ais é tait favorisé aussi dans les affaires. Les juristes romains et les philosophes grecs furent dè s lors traduits en franç ais, en mê me temps que naissait une litté rature comique ou satirique plus adapté e à un public peu instruit. Quant aux savants, clercs et autres lettré s, ils continuaient à latiniser leur franç ais.

Il est à noter un nombre dé plorable des gens instruits à l’é poque: en supposant que 15 millions de Franç ais é taient des sujets du roi, on peut penser que quelque 40 000 d’entre eux savaient lire et que le tiers (presque tous les clercs) de cette mince fraction trouvait l’occasion de lire les textes. On peut estimer que pas plus d’un cinquantiè me de la population pouvait pratiquer ce franç ais é crit.

L’attirance pour les lettres et la pensé e antique

L’inté rê t pour les lettres et la pensé e antique se manifeste.

Les traductions é taient commandé es par le roi et les grands seigneurs. Plusieurs é minents traducteurs contribuè rent à l’enrichissement du vocabulaire franç ais, à la cré ation de la terminologie des sciences et des techniques. Ce furent N. Oresme, Pierre Bersuire, Jacques Bouchaut, etc. Les traductions des auteurs latins et grecs (les traité s philosophiques, juridiques et scientifiques de Tite Live, Horace, Aristote, Virgile, Cicé ron) favorisaient aussi le dé veloppement et le perfectionnement du dialect central.

Nicolas Oresme fut le plus illustre des traducteurs. Il traduisit la Politique d’Aristote (1374), ayant accompagné son œ uvre d’une grande ré flexion sur la langue franç aise dans le texte joint: Excusacion et commendacion de ceste œ uvre. Oresme s’y montra le premier à avoir une vue à long terme sur les progrè s de la langue franç aise: conscient de ses dé fauts, il est convaincu que le travail des traducteurs la rendra plus pré cise. Le traducteur dé veloppa é galement le thè me de la translatio studii: le savoir é tant passé de la Grè ce à Rome, il doit passer de Rome à Paris. Ce grand homme de l’é poque remit totalement en question la situation du latin, enrichit de beaucoup le vocabulaire de la langue franç aise, visant toujours la perfectibilité du franç ais.

Mais dans cette pé riode du franç ais il existe aussi une forte tendance latinisante, traduite par l’influence des clercs et des scribes instruits et puissants dans l’appareil de l’É tat ainsi que dans la vie é conomique de la nation. Ces gens, impré gné s de latin, é blouis par les chefs-d’œ uvre de l’Antiquité et dé sireux de rapprocher la langue parlé e, c’est-à -dire celle des «ignorants», de celle repré sentant tout l’hé ritage culturel du passé, dé daignè rent les ressources dont disposait alors le franç ais. Ces savants latiniseurs «translatè rent» les textes anciens en les accommodant à l’é tat du franç ais.

Ce faisant, ils é loignè rent la langue franç aise de celle du peuple: ce fut le dé but de la sé paration entre la langue é crite et la langue parlé e. En plus, le franç ais perdit peu à peu la pré rogative de se dé velopper librement, il devint la chose des lettré s, des poè tes et des grammairiens.

L’Antiquité n’est donc pas ignoré e, mais le monde antique apparaî t comme trop lointain pour ê tre assimilable et utilisable dans le monde pré sent; surtout, son image est brouillé e: s’y mê lent lé gendes, mythologies, anachronismes … C’est la «lettre» et non «l’esprit» des textes anciens que l’on connaî t, que l’on apprend par coeur. On tronque la litté rature antique pour en extraire les passages; on ne l’interroge pas, on ne la discute pas, on ne la comprend pas exactement.

L’Université aux XIV e – XV e ss. demeurait sclé rosé e: il y avait davantage de commentaires sur les commentaires d’oeuvres dé jà é crites que de ré elles nouveauté s. Surtout, les formes se figè rent, celles de l’enseignement comme celles de l’art en gé né ral: le respect excessif pour la tradition gê nait toute é volution.

Traditionnellement, on considè re que le Moyen Age s’achè ve en France à la fin du XV s. pour faire place à ce qu’on appelle la Renaissance. Mais bien avant son apparition «officielle», le dé cor est mis. Les contacts entre les intellectuels d’Europe qui dé boucheront sur l’humanisme sont dé jà é tablis. L’influence de l’Antiquité grecque et latine est considé rable. L’influence de l’Eglise sur la cré ation se fait moins pressante, ce qui facilite l’expression de la pluralité. Le franç ais s’impose peu à peu au dé triment du latin.

L’imprimerie

La diffusion de la culture connaî t une é volution essentielle avec le dé veloppement de l’imprimerie. L’industrie de l’imprimerie, né e à Mayence en 1448 avec Gutenberg, s’installe à Paris en 1470, à Lyon en 1473.

L’imprimerie favorisa la diffusion du franç ais: il parut plus rentable aux imprimeurs de publier en franç ais qu’en latin vu le nombre plus important de lecteurs en cette langue. Cela dit, c’est à cette é poque que l’on doit cette dé plorable orthographe du franç ais dont les francophones d’aujourd’hui subissent encore les servitudes: les typographes, une espè ce alors à la mode, furent responsables de biens des traditions, parfois fort encombrantes.

Les imprimeurs, qui sont la plupart du temps des é rudits, s’installent de plus en plus nombreux à Paris, mais aussi dans les grandes villes de province. Vers 1500 quarante villes franç aises possè dent une «librairie», c’est-à -dire un endroit où on é dite, on imprime et on vend des livres. Les techniques de fabrication se perfectionnent. Les tirages augmentent, la diffusion s’amé liore. Ainsi, la culture peut-elle davantage se ré pandre. Mais on est loin encore de la vulgarisation du livre. Le nombre d’exemplaires sortis demeure faible. Le livre reste un produit coû teux, objet de luxe ré servé à des privilé gié s non seulement cultivé s, mais aussi fortuné s.

 

LA LITTÉ RATURE

Tenant compte des mutations sociales, vers le XV s., toute une part de la litté rature est devenue celle de la ville et des bourgeois, alors qu’elle é tait resté e celle de l’é lite fé odale durant la pé riode l’ancien franç ais.

Au XIV e s., dans des conditions pé nibles (troubles, guerres, famines, é pidé mies) on conç oit que la litté rature ait vu dé cliner les genres à succè s comme le roman courtois et l’é popé e. En revanche, la chronique, le reflet des troubles de l’é poque, de l’inqué tude des hommes et aussi de leurs aspirations, connaî t un dé veloppement exceptionnel. La litté rature des XIV e – XV e ss. excelle dans le thé â tre et les ouvrages de prose ce qui reflé tait les besoins de la nouvelle socié té en formation dans les grandes villes – la bourgeoisie. Le dé veloppement des genres poé tiques n’atteint pas la grandeur litté raire des siè cles pré cé dents, mais la diversité des formes litté raires est considé rable.


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