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Le père Charles de Foucauld
(1853-1916)
RlEN ne semblait pré destiner Charles de Foucauld, jeune é lè ve-officier à devenir l'un des plus grands apô tres de la foi chré tienne en Afrique. Pourtant, aprè s une crise religieuse qui le conduisait à se retirer à la Trappe (1800) puis à se faire ordonner prê tre (1901), il retourna, comme missionnaire, en terre africaine et s'enfonç a en plein Sahara, pour se fixer à Tamanrasset, dans le Hoggar, où il devait ê tre assassiné par des pillards, alors qu'il jouissait de la vé né ration de tous les indigè nes.
Aprè s un long, voyage, le P. de Foucauld a dé cidé de s'arrê ter et de s'installer dans cet humble village du Hoggar.
Solitude totale, impressionnante! Le peloton1 qui l'accompagnait est reparti, A 1500 kilomè tres de Bé ni-Abbè s2 à 700 kilomè tres d'In-Salah1 l'Ermite est absolument seul au milieu des indigè nes, sans relation avec la France que4 le hasard de quelque caravane, sans possibilité d'aucun secours maté riel ni spirituel. «Faire tout mon possible pour le salut des peuples
infidè les de ces contré es, dans un oubli total de moi», é crit-il dans ses notes le jour de son arrivé e. L'oubli total de soi! Quoi de plus né cessaire pour qui veut essayer de té moigner du Christ parmi des hommes violents, cruels, pleins de convoitises de toutes espè ces, de vrais barbares encore! Lui, le saint, de quelles armes dispose-t-il? Il l'avoue lui-mê me: uniquement de la priè re et de la pé nitence. C'est par son exemple qu'il gagnera leur cœ ur.
Et le miracle se produit en effet. Comme à Bé ni-Abbè s, il a construit son ermitage avec les maté riaux du pays, un petit groupe de cabanes mi- sé rables; comme à Bé ni-Abbè s encore, il couche sur une claie de roseaux porté e par deux murets" et il mange une triste bouillie de farine d'orge et de dattes é crasé es, fade à vomir. Lever de nuit, longs offices, priè res et visites de charité: ainsi se passent ses journé es. Il a parlé aux cultivateurs; il a soigné des malades; aux femmes, il a appris à coudre avec des aiguilles au lieu des é pines dont elles se servaient. Peu à peu, on vient le voir. On lui demande un conseil, un arbitrage, un remè de. A tous il parle de Dieu, trè s simplement, et on l'é coute. Le rô le admirable qu'il a joué à Bé ni-Abbè s, en plein cœ ur du Hoggar il le joue de mê me et avec le mê me bonheur*.
Neuf ans vont passer ainsi. Neuf anné es de silence et de travail obscur. Peu d'incidents saillants au cœ ur de tant de journé es de patience sainte. Le dé part de son ancien baptisé Paul, qui l'avait suivi et dont la santé a chancelé, a failli l'empê cher de dire sa messe, mais l'autorisation est arrivé e de cé lé brer le Sacrifice sans servant, et le solitaire a pu continuer à avoir sa grande consolation. Une fois, il manque de mourir d'une piqû re de vipè re à cornes (elles pullulent tant qu'il faut suré lever de 70 centimè tres le seuil de l'ermitage pour leur interdire l'accè s) et il a subi le terrible remè de des Touareg, la cauté risation au fer rouge de la plaie. Une autre fois encore, la mort le frô le, car il est si é puisé par les jeû nes et les fatigues qu'il a des dé faillances: il faut que Laperrine6, pré venu, lui envoie des vivres et l'ordre de manger.
Trois fois, pour de trè s brefs sé jours, il revient en France, la derniè re ел amenant un jeune chef de tribu, pour qu'il puisse parler à ses compatriotes de ce qu'il aura vu. Mais à peine dé barqué, il a hâ te de repartir. L'Afrique, la fascinante Afrique, voilà son horizon, et son vrai destin est parmi ceux qui, maintenant, l'aiment comme un des leurs (...).
Le vé ritable chef spirituel de ce pays7, n'est-ce pas lui, l'ermite dé sarmé? De loin à la ronde, on vient le consulter. Son nom est sur toutes les lè vres, de tente en tente, de tribu en tribu. Des conversions au Christ, en a-t-il fait? Mais n'a-t-il pas annoncé lui-mê me qu'il ne serait que l'avant-garde du
Seigneur? Il a donné son té moignage; il a appris à ces hommes qui ignoraient tout du Christ, ce qu'est un Serviteur de Sa parole. Il suffit. Le premier sillon est ouvert: le champ suivra**.
DAN1EL-ROPS. Les Aventuriers de Dieu (1951), Примечания:
1. Взвод, небольшой кавалерийский отряд. 2. Бени-Аббес, деревня в Сахаре па восточном краю Большого Эрга, где Шарль де Фуко жил долгое время. 3 Оазис в алжирской Сахаре. 4. Sans autre relation que... 5.Он спал на плетеной из тростника циновке, закрепленной между дв}мя невысокими стенками 6. Офицер. которому было поручено управление сахарскими оазисами. 7. В горах Хоггар или Ахаггар
Вопросы:
* Comparez l'attitude de S. de Braiza et celle du P de Foncauld envers les indigè nes ** Que signifie exactement cette mé taphore?
FERDINAND DE LESSEPS (1805-1894)
II faut reconnaî tre à Ferdinand de Lesseps au moins deux qualité s: la foi dans l'œ uvre entreprise et la té nacité pour la mener à terme. Car celui qui devait percer tout un continent -pour ré unir la Mé diterrané e à la mer Rouge, n'eut pas seulement des difficulté s maté rielles à vaincre: son projet se heurtait é galement à des adversaires qui ne lui mé nagè rent pas les embû ches... Mais rien n'arrê ta le pè re du canal de Suez: à ses yeux, cette œ uvre grandiose devait ê tre le lien, le symbole de la fraternité humaine.
Le Khé dive (ou vice-roi) Ismaï l Pacha, dé sireux de donner un retentissement mondial à l'ouverture du canal de Suez, avait convié plusieurs souverains aux cé ré monies d'inauguration. C'est pour ré pondre à cette invitation qu'Eugé nie, femme de Napolé on III et Impé ratrice de France, avait gagné l'Egypte à bord d'un yacht pompeusement baptisé «L'Aide».
L'impé ratrice passe la nuit à bord de son yacht qui, le lendemain matin, à 8 heures, s'engage dans le canal. «Le Greif», qui porte l'Empereur d'Autriche et le Prince hé ritier de Prusse, suit «L'Aigle» puis c'est le Khé dive à bord de son yacht, «Le Maroussah», le Prince de Hollande à bord d'un vaisseau hollandais et 60 navires de tous genres, de tous bords, de tous tonnages... Chacun porte le grand pavois, et c'est un long ruban multicolore qui se dé roule au milieu des sables du dé sert.
Ferdinand de Lesseps a é té invité par l'Impé ratrice à rester à ses cô té s à bord de «L'Aigle»... Au bout d'un moment, sans souci du protocole, il s'endort dans le fauteuil où il s'est assis... C'est qu'il a passé une mauvaise nuit... La veille, en grand secret, un de ses collaborateurs est venu l'avertir qu'un rocher, qui a é chappé à tous les sondages et dragages, vient de provoquer un accident au milieu du canal: un petit bâ timent é gyptien chargé d'é clairer la route est venu se briser sur ce rocher et de telle maniè re que le cortè ge officiel ne pourra passer... Mais ce n'est pas au moment où tous ses efforts vont recevoir leur ré compense qu'un homme comme Ferdinand de Lesseps se dé courage. Il a donc immé diatement pris ses dispositions, donné ses ordres pour que le programme fixé puisse se dé rouler jusqu'au bout... Il faut que «L'Aigle» passe, et derriè re lui les 68 vaisseaux qui prouveront à l'univers que le dé sert est vaincu, que la Mé diterrané e est unie à la mer Rouge autrement que sur le papier... Repris par son optimisme, Lesseps en arrive mê me à se fé liciter de cet accident. Que serait-il arrivé en effet si c'é tait «L1 Aigle» qui fû t venu se briser sur ce rocher? Toute la nuit on a travaillé... Et, avant que le signal du dé part ait é té donné au cortè ge officiel, Ferdinand de Lesseps a appris que le bateau é choué a pu, à bras d'hommes, ê tre tiré jusqu'à la rive et que l'on a fait sauter à la dynamite le malencontreux rocher. Le passage est libre... Une fois de plus, l'ancien diplomate a eu raison d'ê tre optimiste... Une fois de plus la chance s'est trouvé e à ses cô té s comme elle s'y est trouvé e le 171 au matin quand, aprè s une journé e et une nuit de pluie ininterrompue, le soleil s'est levé radieux pour é clairer la premiè re cé ré monie pré vue, la bé né diction du canal... L'Impé ratrice, qui ignore tout des alarmes que son cousin a traversé es pendant les derniè res heures, l'admire de conserver son calme, d'ê tre maî tre de ses nerfs au point de pouvoir prendre quelques instants de repos alors que, de toutes parts, les acclamations montent vers lui...
Les populations des villes, des villages du voisinage, des campements qui sont né s là comme des champignons, se pressent en effet sur les deux rives. L'Impé ratrice leur sourit, leur adresse des saints de la main et elle sent monter des larmes à ses yeux quand, dans la rumeur qui l'enveloppe, elle distingue le nom de la France et celui de Bounaberdi2.
«Comme c'est beau!., murmure-t-elle... Comme c'est beau!..»
A 11 heures 1/4, le cortè ge arrive à Raz-el-Ech, à 14 kilomè tres de Port-Saï d, à midi et demi, à Kantara, puis, par EI-Ferdane, El Guisr, on atteint le lac Tim-sah et l'on s'arrê te à Ismaï lia3, où l'on passera la nuit...
Soixante mille personnes sont accourues. Pour que cette foule ne
couche pas ù la belle é toile, le Khé dive a mis à sa disposition mille tentes, et, pour qu'elle ne meure pas de faim, deux cents tables où chacun peut boire et manger gratuitement, et pour l'entretien desquelles un cré dit de deux millions a é té ouvert a un restaurateur du Caire. Un palais qui a fé eriquement surgi des sables accueille le Khé dive et ses invité s qu'un banquet ré unit à la fin de la journé e. A l'issue de ce banquet, M. de Lesseps reç oit des mains de l'Impé ratrice la grand-croix de la Lé gion d'honneur et des mains d'ismaï l la grand-croix de l'Osmanié 4, pendant que dans la nuit de velours é clate un feu d'artifice auquel succè de un bal où, sur des rythmes de Strauss et de Mé tra5, cinq mille danseurs et danseuses valsent jusqu'au matin.
Le lendemain 19 novembre, le cortè ge qui s'é grè ne dans le sillage de «L'Aigle» quitte Ismaï lia à midi et demi, passe à Toussorn et à Sé rapé um et atteint les lacs Amers à 4 heures et demie. Le 20 sera le dernier jour do navigation à travers le dé sert: parti à 7 heures 1/4, on arrive à l'entré e de la mer Rouge quatre heures plus tard. Le canal a é té parcouru de bout en bout,... Les 68 navires qui constituent la flotte impé riale et khé diviale ont, de Port-Saï d à Suez, parcouru sans accident ni incident l'itiné raire que suivront les paquebots, les cargos qui, d'Europe, voudront dé sormais aller vers Aden et l'Ethiopie, vers l'Inde et la Birmanie, vers Madagascar et le Transvaal, vers le Japon et l'Australie, vers l'Indochine et vers Java L'Europe est directement relié e à l'Asie*.
RENÉ JEANNE. Ferdinand de Lesseps (1942) Примечания:
1. 17 ноября 1869 г. 2. Имя, данное на востоке Бонапарту. 3. Город на Синайском полуострове, названный в честь хедива (вице-короля) Египта Исмаила-паши. 4. Ту- рецкий орден, учрежденный в 1861 г. 5 Композиторы, авторы знаменитых вальсов
Вопросы:
* Suшмуя ыur une carte les é tapes du cortè ge Puis dé montrez les avantages é normes qui repré sentait l'ouverture du (anal pour les peuples du monde entier
HÉ SITATIONS DE PASTEUR (1822 1895)
De tous les savants franç ais. Pasteur est sans aucun doute le plus populaire.
C'est que ses dé couvertes ont sauvé des milliers et des milliers de vies humaines en ré vé lant la cause des maladies contagieuses et les moyens de les
pré venir. Il serait donc vain de faire le pané gyrique de celui qui, entre autres titres de gloire, parvint le premier à pré venir la rage aprè s morsure de chien enragé. Mais ce qu'il faut souligner, parce qu'on le sait moins peut-ê tre, c'est l'admirable conscience de l'illustre biologiste: ses scrupules, au moment où il expé rimenta son traitement sur le petit Meister, qui venait d'ê tre mordu par un chien enragé, montrent qu'en lui le savant n'avait point é touffé l'homme.
Pasteur est face à face avec cet enfant qui, dans quelques jours, va mourir. Il hé site...
Lui qui, au cours de sa vie, a eu toutes les audaces, qui s'est, attaqué aux plus grands des, savants et aux thé ories les plus solidement é tablies, lui qui a dé truit les dogmes scientifiques dont vivait l'humanité 1 lui qui a brisé les idoles et qui seul a secoué les colonnes du temple, le voilà qui, pour la premiè re fois, hé site.
«La sé ance hebdomadaire de l'Acadé mie des sciences, a é crit Pasteur, avait pré cisé ment lieu le 6 juillet; j'y vis notre confrè re M. le docteur Vulpian, à qui je racontai ce qui venait de se passer. M. Vulpian ainsi que le docteur Grancher, professeur à la Faculté de Mé decine, eurent la complaisance de venir voir immé diatement le petit Joseph Meister et de constater l'é tat et le nombre de ses blessures. Il n'en avait pas moins de quatorze.
«Les avis de notre savant confrè re et du docteur Grancher furent que, par l'intensité et le nombre de ses morsures, Joseph Meister é tait exposé presque fatalement à prendre la rage. Je communiquai alors à M. Vulpian et à M. Grancher les ré sultats nouveaux que j'avais obtenus dans l'é tude de la rage depuis la lecture que j'avais faite à Copenhague, une anné e auparavant.
«La mort de cet enfant paraissant iné vitable, je me dé cidai, non sans de vives et cruelles inquié tudes, on doit bien le penser, à tenter sur Joseph Meister la mé thode qui m'avait constamment ré ussi sur les chiens.»
Les inoculations furent faites chaque jour du 7 au 16 juillet. On commenç a par la moelle de quatorze jours2 pour finir par celle de un jour.
«Le soir de cette é preuve redoutable, a é crit René Vallery-Radot, le petit Meister, aprè s avoir embrassé son «cher monsieur Pasteur», comme il l'appelait, alla dormir paisiblement. Pasteur passa une nuit cruelle. L'insomnie, qui é pargne d'ordinaire les homm, es d'action, ne mé nage pas les hommes de pensé e. Ce mal les é treint. A ces heures lentes et sombres de la nuit où tout est dé formé, où la sagesse est en proie aux fantô mes, Pasteur, hors de son laboratoire, perdant de vue l'accumulation d'expé riences qui lui donnaient la certitude du succè s, s'imaginait que cet enfant allait mourir».
Seule, Mme Pasteur ne douta jamais.
Le traitement du petit Meister achevé, Pasteur, brisé par trop d'é motions, consent à prendre quelques jours de repos avec sa fille et son gendre dans un coin du Morvan.
Mais la pensé e de l'enfant le hante. Chaque matin, il attend fié vreuse- ment la lettre ou le té lé gramme de Grancher qui donnera des nouvelles de Meister. Il passe des heures silencieuses à marcher, aux cô té s de son gendre, dans la solitude des bois.
Cependant, les jours passent. Pasteur se rassure. Le petit Meister est sauvé *!
PASTEUR VALLERY-RADOT. Pasteur (1938)
Примечания:
l.Пacтep был создателем микробиологии. 2. Пастер прививал больным вытяжку из спинного мозга кролика, зараженного бешенством, вирулентность (болезнетворная способность) которого ослаблена с помощью специальных методов. La moelle de 14 jours. — спинной мозг, выдерживавшийся для такого ослабления в течение 14 дней.
Вопросы:
* Qu'y a-t-il de pathé tique dans ce ré cit?
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